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Traditions et coutumes du Jour de l’An...

Levons les verres à la santé et à la Nouvelle Année! 
Photo: ЕPА / BGNES
Bonne Année! Chaque pays, chaque peuple, chaque religion a ses croyances et ses rites immuables, liés au Nouvel An. Chaque table aussi est décorée à sa façon et les plats émanent différents arômes à travers le monde. Aujourd’hui nous avons choisi de partager avec vous quelques coutumes et traditions bulgares d’antan accompagnant ces jours de fête et de savoir à quel point sont-elles encore de nos jours vivaces et populaires. Nous le ferons avec l’aide d’un expert – Vihra Baéva, ethnologue de l’Académie bulgare des Sciences :
« Le Nouvel An est un jour important du calendrier des Bulgares. Il fait partie des fêtes qui sont liées au commencement, au nouveau. Pour les Bulgares contemporains ce début n’est que le Jour de l’An. Mais pour nos ancêtres cette période commençait encore le Jour de Saint Ignace d'Antioche, c-à-d le 20 décembre, le début de la transition de la vieille à la nouvelle année. Selon les croyances, c’est alors que commencent les douleurs de la Vierge et c'est pourquoi dans les chansons et les contes on dit qu'au bout de trois jours et de trois nuits de douleurs voit le jour le petit divin. L'Enfant Dieu, le petit Jésus naît à Noël, qui est la deuxième fête. La troisième fête c’est justement le Jour de l’An, connu chez nous encore comme Vassilyovden ou le Jour de Saint Basile le Grand. La journée est appelée également « Sourva », car c’est alors que les sourvakari vont de maison en maison – une tradition d’antan typique que nous continuent à respecter. »
Les sourvakari sont des jeunes gens ou des enfants, portant une branche de cornouiller décorée (la sourvatchka), qui présentent leurs souhaits de santé, de prospérité et de longévité en tapotant avec la sourvatchka le dos de chaque membre de la famille.  De nos jours, on continue encore à pratiquer ce rite, quoiqu’il ait perdu en quelque sorte de son sens profond. C’est devenu plutôt une attraction et un amusement pour les enfants, une façon de gagner quelques sous de leurs proches, car après le sourvakane on leur donne en cadeau une pièce de monnaie, des fruits, des noix, etc. « En fait, l’idée de ce rite, son sens profond est d’exercer une sorte de bonne magie pour la santé et la prospérité pendant toute l’année. A cette magie participent la « sourvatchka » en tant qu’objet rituel et les vœux qu’on prononce - explique Mme Baéva. 

© Photo: archives

Pour faire la « sourvatchka » il faut absolument utiliser le cornouiller, c’est très important, car, d’un côté, il est très robuste, résistant et solide, et, de l’autre, c’est le premier arbre qui fleurit dans la Nouvelle Année. Donc, c’est le symbole de la santé, de la force et de l’abondance. Un autre moment important est la décoration de la « sourvatchka » qui est différente, selon les grandes régions ethnographiques du pays. On décore la branche de cornouiller de fruits secs, de fils multicolores, des choses qui symbolisent aussi la santé et l’abondance. Puisqu’il s’agit de symboles, il faut utiliser que des produits naturels, comme par exemple des fils de laine, de piments, haricots, pop-corn, papiers multicolores, etc. Ce rite a encore un côté important - ce sont les vœux. Ils sont nombreux, mais on souhaite toujours de la santé et de la richesse. On commence chaque fois par :
« Sourva, sourva godina ! » (Heureuse  et joyeuse nouvelle année),
et après on récite une comptine. Par exemple :

« Joyeuse année !
Epis doré dans le champs,
pomme rouge dans le jardin,
maison pleine de soie !
Soyez en bonne santé et en vie,
Jusqu’à l’année prochaine,
Ainsi soit-il ! »

Et puisque chaque pays a aussi ses rites, son menu de réveillon, qu’est-ce qu’on pourrait dire de la table et des plats traditionnels bulgares en ce jour de fête ? Vihra Baéva :
« A la différence du repas du Réveillon de Noël, dont la viande ainsi que tout autre aliment d’origine animale sont bannis, le repas du Jour de l’An est copieux, car la période du jeûne est terminée et les plats servis en abondance invoquent la prospérité et le bien-être attendus pour la nouvelle année. On sert des mets de viande et un pain rond richement décoré de chutes de pâte, représentant de figues d’animaux, des gerbes de blé, notamment. On fait un signe de croix, en encensant la table ainsi servie, la personne la plus âgée soulève le pain rituel très haut, puis distribue les morceaux en respectant l'âge des convives.

© Photo: hrani.bg

Un des plats traditionnels est la kapama – de la viande, des saucisses, du poulet et de la choucroute, qu’on alterne dans une fait-tout en argile, en alternant une couche de choucroute et une couche de viande, on couvre et on laisse mijoter deux ou trois heures. L’incontournable de la fête est la banitsa du Nouvel An, le feuilleté au fromage avec des vœux. La coutume veut qu’on place entre les briks des bourgeons de cornouiller et la maîtresse de maison découpe les parts et les distribue aux convives et qui, selon le nombre des bourgeons symbolisent la santé, la prospérité, la chance pour l’année qui vient. Les vœux que l'on formule pour la nouvelle année sont: santé, bonheur, chance, amour, prospérité, et d’autres plus personnalisés. »
En Bulgarie de l’ouest sont organisés des jeux de masques: des célibataires habillés de costumes traditionnels défilent pour chasser les mauvais esprits et invoquent la santé et l’abondance. Plus de détails par Vihra Baéva :
« Dans certaines régions on appelle ces hommes aussi des « sourvakari », car ces jeux se déroulent tout au début de l’année. A Pernik, une ville tout près de la capitale, on organise des jeux de mascarade le Jour de l’An et les jours qui suivent. Dans beaucoup de villes et villages ce rituel est toujours vivant et il se pratique tout naturellement, dans une ambiance authentique. En général, le Nouvel An revêt une importance particulière dans les croyances populaires, qui veulent que ces jours soient des jours mauvais. Encore heureux qu’ils soient courts. En revanche, les nuits sont les plus longues, quand le Soleil est faible. On considère que c’est le temps où les forces sombres pénètrent dans le monde des hommes et où toute sorte de créatures démoniaques prennent force et apparaissent partout. Et ces jeux rituels sont la façon dont les hommes s’opposent au mal et rétablissent l’ordre.

© Photo: BGNES

La fabrication des masques rituels est très spécifique pour chaque région, mais, en général, les modèles authentiques sont faits de matériaux naturels. Le plus souvent on utilise des peaux d'agneau, des cornes, des plumes d’animaux. Parfois, les masques dépassent un mètre de hauteur et sont très impressionnants. Ils sont typiques de la région de Pernik. Les koukéri, c'est ainsi que l'on appelle les personnes, portant ces masques sont ceints de guirlandes de grelots et de sonnailles qui font un bruit assourdissant, accompagnant leurs sauts et leurs bonds tout au long du défilé et qui, eux aussi, participent au rituel, car ce bruit est censé chasser les mauvais esprits et les maladies. »

Version française : Sia Karaguiozova
karaguiozova@bnr.bg
По публикацията работи: Diana Hristakiéva


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