Ce printemps frais a apporté non seulement des pluies diluviennes en Bulgarie, mais aussi une pluie de prévisions économiques, prétendant toutes de représenter de la manière la plus précise possible l’avenir proche de l’économie dans le pays jusqu’à la fin de l’année.
Malgré les différentes nuances et le différent degré de prudence et d’incertitude par rapport à l’avenir, toutes les prévisions – aussi bien bulgares qu’internationales, annoncent qu’une reprise économique est attendue et que l’économie du pays pourra profiter de la croissance. Elle ne sera pas au niveau moyen de 3,6% à l’échelle mondiale selon le FMI ou de 3,4% selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), mais elle sera tout de même plus sensible que la modeste performance d’environ un pourcent enregistrée l’année dernière. Et presque deux fois plus élevée que la progression moyenne d’environ 1,2% prévue pour les pays de la zone euro.
La saison des prévisions macroéconomiques pour la Bulgarie a été inaugurée, comme il se doit et comme on pouvait s’attendre, par les valeurs des principaux indicateurs économiques du pays annoncées par le Ministère des Finances. Et étant donné que ce ministère est persuadé de l’exactitude de sa politique, sa prévision est aussi la plus optimiste en comparaison avec les prévisions qui ont suivi, publiées par le FMI, la Commission européenne, la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, par des organisations non gouvernementales et même par des banques commerciales. Si optimiste qu’elle dépasse même les attentes du ministère lui-même de l’année dernière inscrites à son initiative au budget de l’État pour 2014.
Et effectivement, au lieu d’une progression du Produit intérieur brut de 1,8%, ce printemps le ministère mise désormais sur pas moins de 2,1%. Les analystes d’une grande banque autrichienne qui développe son activité aussi en Bulgarie, sont d’un avis proche de celui-ci, ils s’attendent à ce que l’économie bulgare croisse de 2%. Ceci correspondra, bien entendu, également à leurs intérêts économiques. Une autre banque, la très respectée Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), est tout près de ce niveau, parce que dans son siège londonien on considère que la croissance sera de 1,9%. Chez la Banque mondiale et dans la Commission européenne on est beaucoup plus modéré et prudent, elles sont suivies de près par les plus grands pessimistes pour l’économie bulgare du Fonds monétaire international à Washington. Alors que la banque et la commission s’attendent à une hausse du PIB de 1,7% cette année, la prévision du fonds est inférieure d’un demi pourcent à celle du ministère bulgare des finances et promet à peine 1,6% de croissance.
En plus de l’inflation, le déficit budgétaire et la dette publique, le taux du chômage est un autre indicateur important de l’état et de l’avenir de l’économie nationale, cet indicateur étant en grande mesure à l’origine de l’inquiétude aussi dans tous les autres pays de l’UE. Indépendamment de la croissance prévue pour l’économie bulgare, tous les observateurs, y compris le ministère bulgare des finances, considèrent que ce niveau cette année n’enregistrera pas d’amélioration significative et restera autour des 13%, ce qui est une valeur trop élevée pour la plupart des pays membres de l’Union Européenne. Les plus grands optimistes s’attendent à ce qu’il baisse de 13% à environ 12,5%.
Est-ce que toutes ces prévisions macroéconomiques vont se réaliser et laquelle sera la plus proche de la vérité, on le saura quand les données statistiques pour 2014 seront publiées. Les premières sont déjà connues et elles font état d’une modeste croissance du PIB de 0,2% au cours du premier trimestre. Est-ce que ce sera suffisant, pour atteindre les niveaux annuels attendus, ça dépend aussi du milieu international qui est assez imprévisible et incertain et dans lequel l’économie bulgare se développe. Il suffit à ce propos de rappeler les menaces pour les approvisionnements énergétiques de la crise en Ukraine et de l’économie russe qui entre en récession.
Version française : Tsvetan Nikolov
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