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Le monde de Nikolaï Haïtov en noir et blanc

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Cette année la Bulgarie célèbre le 95e anniversaire de la naissance du grand écrivain bulgare Nikolaï Haïtov (1919-2002). Une personnalité expressive, controversée et marquant les esprits, il avait la biographie d’un écrivain américain: ingénieur forestier, destitué disciplinairement, il a travaillé comme manœuvre, portier et serveur, et plusieurs années plus tard, gagne une énorme popularité, même au-delà de nos frontières, et se retrouve à la tête de l’Union des écrivains bulgares. Parmi ses succès littéraires on peut mentionner son recueil de “Récits sauvages”, édité dans 32 pays du monde, ou bien ses pièces, dont par exemple “Sentiers”, “Une barque dans la forêt” et “Chiens” qui ne descendent pas des scènes théâtrales. Quant aux films réalisés sur ses scénarios, tels que “La corne de chèvre”, “Temps des hommes”, “La fin de la chanson”, “Arbre sans racine”, “Destinée”, ils font partie intégrante des classiques du cinéma bulgare.



Les 95 ans de la naissance de l’écrivain sont célébrés à Sofia avec toute une série d’initiatives. L’une d’entre elles est la “Semaine de Nikolaï Haïtov” sur la Radio nationale bulgare. Très prochainement, au siège de l’Union des Architectes sera inaugurée l’exposition “Les héros de Nikolaï Haïtov dans les caricatures de Boris Dimovski” (un des plus grands caricaturistes bulgares). En ce mois de septembre les Sofiotes et les visiteurs de la capitale ont eu la possibilité de voir dans la galerie Sredets du Ministère de la Culture “Le monde de Haïtov”, une autre exposition avec des photographies réalisées par l’artiste photographe Ivo Hadjimichev et des photos en noir et blanc des archives personnelles de l’écrivain. Ivo Hadjimichev parle de l’exposition et de sa rencontre avec l’écrivain:

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“Je dois dire que je suis très reconnaissant à Nikolaï Haïtov car il m’a admis dans son monde. J’ai eu la chance dans ma jeunesse, à 21-25 ans, de voyager avec lui dans les Rhodopes. Les gens partout, dans chaque village, l’aimaient. Ils voulaient parler, passer un moment avec lui, le toucher. C’était notre premier voyage ensemble. Moi, je commençais le travail sur une exposition dédiée à Nikolaï Haïtov et aux Rhodopes à l’occasion de la sortie de ses “Récits sauvages” en Angleterre. L’idée de l’exposition était de montrer là-bas un peu de la Bulgarie, un peu des prototypes, un peu des héros de son oeuvre, de l’atmosphère. C’était très difficile. A cette époque, au Comité des relations culturelles avec l’étranger on avait l’habitude de faire l’éloge des succès du socialisme, tandis que nous, nous montrions des visages primitifs, magnifiques, mais qui n’étaient pas en conformité avec l’idéal d’alors. Je me souviens qu’on a scruté à la loupe pendant trois heures les images avant de donner l’autorisation de leur départ à l’étranger. Et pendant ces trois heures il m’a laissé tout seul en me disant: “Je viendrai t’aider vers la fin, mais tu dois apprendre seul à défendre tes affaires. Si tu ne peux pas défendre tes photographies, qui d’autre pourrait le faire?” Voilà, c’était ça les leçons de Haïtov. Pendant ces voyages j’ai eu la possibilité de voir comment il écoutait, assis sur le seuil d’une grange, les histoires des gens âgés. C’était sa façon à lui, comme les chercheurs d’or qui ramassent le sable. Il marchait à travers cette montagne et apprenait ainsi les histoires des habitants locaux. Il savait très bien écouter et faisait tout avec une grande affection pour les gens.”


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Dès aujourd’hui (27 septembre), l’exposition “Le monde de Haïtov” sera présentée dans la Galerie des Beaux-Arts à Assénovgrad, une ville au Sud de la Bulgarie, où toute une semaine sera consacrée au grand écrivain. A Plovdiv, un panorama-cinéma présente jusqu’au 29 septembre “Nikolaï Haïtov dans le cinéma bulgare”.

Version française: Sia Karaguiozova
Photos: Ivo Hadjimichev et archives personnelles de l’écrivain



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