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Budget rectifié 2014: erreur d’aiguillage et démagogie

Photo: Archives

A l’issue de débats passionnés, houleux et partisans, d’arguments convaincants et de contre arguments irréfutables, après des overdoses de populisme à tout va et des étincelles jaillissantes de professionnalisme, tout cela garni d’assurances assourdissantes et unanimes, prétextant un patriotisme à toute épreuve et une prise à cœur du destin populaire, les députés ont réussi un tour de force – adopter les rectifications à la loi de finances proposées par le nouveau gouvernement et au budget de la CNAM 2014.

Bien qu’avec un retard de plus de quatre mois, la rectification héritée des deux cabinets qui se sont succédés à la barre au cours de l’année, n’a eu pour effet que d’entériner les erreurs, les errements et les défaillances des précédents exécutifs, aux dires du grand argentier du pays, le ministre des finances Vladislav Goranov. Nous sommes contraints de rectifier le budget, mais nous l’avons fait sous la pression, ce n’est pas la politique que nous avons prévu d’appliquer, a ajouté le ministre.

Les paramètres macroéconomiques et budgétaires qui ont été remaniés sont en fait des éléments essentiels et se répercutent sur l’économie et les finances nationales. Et voilà que désormais on reconnaît ouvertement qu’il faut une enveloppe supplémentaire de plus de 500 millions d’euros pour financer le secteur public, ou en d’autres termes,  la sécurité nationale, le social, la santé, l’éducation, les collectivités territoriales, l’administration publique, la Justice entre autre. Cela veut dire que le déficit de l’actuel exercice budgétaire atteindrait les fatidiques 3,7% du PIB, inacceptables pour les critères européens et susceptibles d’entraîner des sanctions de la part de Bruxelles ; 3,7% ce qui représente le double du montant consigné par la législation. Quoi qu’il en soit, ce déficit doit être comblé à tout prix, vu qu’on ne peut suspendre les paiements sociaux et en premier lieu ceux des fournitures et des services du secteur public.

Si nous y ajoutons les ressources qu’il faut trouver pour alimenter le Fonds de garantie des dépôts bancaires, qui aux termes de la loi doit restituer les dépôts à hauteur de 100 mille euros aux clients de la CorpBank déclarée en faillite, le trou dans les finances acquiert des profondeurs abyssales pour les moyens modestes de la Bulgarie. Et qui a pour effet immédiat de faire grimper la dette publique en contractant de nouveaux emprunts, qui, selon les prévisions devraient dépasser le cap des 2.3 milliards d’euros.

Il est vrai que la plupart des pays développés en Europe et dans le monde ont des déficits budgétaires, des dettes publiques et qu’ils recourent souvent à des rectifications de leur budget. Le problème de la Bulgarie c’est qu’une partie considérable des dépenses publiques vont à des administrations non réformées tels le Ministère de l’Intérieur, la Santé publique, la Sécurité sociale, l’enseignement supérieur, la Justice, qui est dans le collimateur de Bruxelles à cause des graves problèmes auxquels le système est sans cesse confronté. Or dans ces secteurs les ressources sont dépensées sans aucune transparence et de façon inefficace.

«Ne reportez plus les dures réformes politiques, faites les aboutir », a exhorté l’exécutif ces jours-ci la Commissaire européenne en charge du Budget et des Ressources Humaines, Kristalina Guéorgieva.

Notre cabinet mènera une politique différente, a assuré le ministre des Finances Vladislav Goranov avec la promesse que ceci se verra très prochainement avec le dépôt de la nouvelle loi de finances 2015.

Version française : Roumiana Markova



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