Vendredi dernier, l’Agence de notation financière Standard & Poor’s a de nouveau rétrogradé la note de la Bulgarie qui passe de BBB- à BB+, un niveau inférieur au seuil critique que les marchés financiers mondiaux sont encore en mesure de tolérer, mais qui réduit les titres financiers bulgares à de simples bouts de papier. Le message est clair - évitez de prêter de l’argent à la Bulgarie qui est en risque d’insolvabilité !
La gifle de Standard & Poor’s est arrivée le jour même où les députés ont donné le feu vert à un nouvel emprunt de 1,5 milliard d’euros, ce qui a suscité une vive polémique dans les milieux politiques et économiques.
Quant à l’Agence de notation financière, elle a motivé sa décision par la panique bancaire de cet été, qui a coûté à la Bulgarie la bagatelle de 3,5% de déficit public du PIB, quand on sait que la règle d’or budgétaire de l’UE n’autorise que 3%. Faut-il penser que Bruxelles va dare-dare sanctionner la Bulgarie ? Une chose est sure, l’abaissement de la note est un coup dur sur la crédibilité internationale du pays qui lui coûtera autant en image qu’en espèces sonnantes et trébuchantes…
Le ministre des Finances, Vladislav Goranov a semblé être pris de court par la nouvelle, rejetant la responsabilité sur le gouvernement précédent, car le nouveau gouvernement venait tout juste de prendre ses fonctions et qu’il fallait attendre un certain temps pour juger de ses résultats. Ce qui est certes vrai, mais pas tout à fait ! Car la nouvelle note financière de la Bulgarie ne résulte pas uniquement de l’actuelle conjoncture économique, elle contient aussi un volet prévisionnel et des consignes pour le comportement futur du pays sur les places financières…
Disons toutefois que Standard & Poor’s reconnaît que la perspective reste positive, donc en mesure d’être révisée à la hausse si un bond est enregistré dans les investissements étrangers comme dans les paramètres de l’économie bulgare. Rappelons à ce propos, que 2015 devrait apporter une croissance de moins d’1% et que les investissements étrangers ne devront pas dépasser le milliard d’euros. Bref, il est peu probable que la note de la Bulgarie devienne meilleure…
Tout le monde est au courant que la situation financière de la Bulgarie n’est pas bien florissante. Il suffit de revenir un an en arrière pour constater qu’en l’espace de 12 mois, la dette du pays a augmenté de 4,4 milliards d’euros pour atteindre le palier astronomique de 13 milliards d’euros. Malheureusement, les voyants rouges resteront encore longtemps allumés pour les finances publiques, ce que confirme le gouvernement avec son intention de prendre un nouveau crédit de 4,2 milliards d’euros en 2015. La dernière fois que des titres bulgares ont été placés sur les marchés financiers en juin 2014, l’opération s’est avérée très réussie pour la Bulgarie qui a su négocier 1,5 milliard d’euros à un taux d’intérêt de plus de 3%. Ce qui risque de ne plus se reproduire, hélas, l’an prochain à cause de la rétrogradation de la note financière du pays qui coûtera cher, très cher, à l’Etat mais aussi aux contribuables bulgares…
Version française : Sonia Vasséva
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