L’opinion publique bulgare est polarisée sur tout : pour ou contre la Russie, pour ou contre la novelle dette d’Etat et depuis peu, pour ou contre une deuxième remontée mécanique dans la station de sport d’hiver de Bansko. Ceux qui s’intéressent au ski savent que Bansko est une des stations les plus renommées en Europe de l’est, elle accueille de nombreuses compétitions internationales, dont la coupe de ski féminin.
Depuis déjà trois ans, deux camps irréconciliables se confrontent au sujet de la nécessité de construire une deuxième remontée mécanique : les défenseurs de l’environnement et les amateurs de ski alpin, comme si les deux catégories ne pouvaient trouver un intérêt commun dans leur amour pour la nature. Depuis douze ans, la modernisation de la station de ski de Bansko est virulemment contestée car cela a conduit à la diminution du couvert forestier de par l’extension des pistes, des constructions et des infrastructures mécaniques. D’autant plus que les concessionnaires en demandent toujours plus. C’est le cas actuellement avec le projet de deuxième téléphérique qui devrait relier la ville au mont Todorka.
Selon le concessionnaire exploitant les pistes, les capacités de l’actuelle remontée sont insuffisantes et les touristes se plaignent des longues queues devant les cabines. De leur côté, les défenseurs de l’environnement dénoncent un nouveau plan d’expansion au détriment des forêts et du cadre naturel. Bansko a déjà était suffisamment victime de la bétonisation, de la construction frénétique d’hôtels et du saccage de la forêt. Depuis sa modernisation, la petite station est devenue un complexe d’hôtels collés les uns aux autres et à l’époque personne n’a réussi à freiner l’appétit de gains faciles du business dans la construction et l’immobilier.
Mais comme dans chaque conflit, les deux côtés se partagent les torts. Il est certain que le concessionnaire de la zone de ski à Bansko, n’est pas un exemple d’investisseur responsable et qu’il n’a pas l’intention de changer de comportement. Mais cette confrontation ne répond pas à la question essentielle : quel avenir et quelle conception pour le développement des sports d’hiver en Bulgarie ? La réponse ne vient ni du côté des écologistes, ni du côté du ministère du Tourisme avec ses conférences thématiques formelles. Dans ces réunions, les investisseurs des stations d’hiver répètent sans cesse la même chose : l’agrandissement des pistes et des infrastructures créera des emplois qui constituent le seul gagne-pain pour la population locale. De leur côté, les défenseurs de l’environnement insistent sur l’hypothétique pour le moment alternative du tourisme vert pendant les autres saisons. Comme si les deux types de tourisme étaient mutuellement exclusifs, car on ne nous propose pas de stratégie de développement d’ensemble.
Pourtant, pour que la Bulgarie devienne une destination de tourisme stratégique, il y a plusieurs priorités à considérer. Nous avons besoin de routes dans un bon état et sécurisées, d’hôtels confortables avec un personnel aimable et compétent et avant tout d’une vision du développement du tourisme à long terme. Tout cela manque en Bulgarie et la construction d’une deuxième remontée mécanique à Bansko ne bouchera pas les trous dans l’asphalte sur les routes, ne rendra pas le serveur au restaurant plus aimable et ne baissera pas les prix scandaleusement élevés, qui ont déjà chassé de nombreux touristes bulgares.
Ce qui est triste c’est que cette interminable controverse ne mène pas à un débat public plus élevé sur l’avenir du tourisme à la montagne comme à la mer. Une chose est sûre, notre montagne de Pirin n’est pas les Alpes et notre mer Noire n’est pas la côte méditerranéenne. Nos promoteurs rapaces doivent se rendre compte qu’ils ne feront jamais les mêmes profits que leurs collègues à Kitzbühel ou à Nice.
Seule une vision globale du secteur, avec un plan de développement à long terme répondra aux besoin des uns et des autres et alors ce type de confrontations « pour ou contre une deuxième cabine de remontée à Bansko », nous sembleront pathétiques.
Version française : Miladina Monova
Crédit photos : Ivan Obreykov
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