“La religion ce n’est pas seulement de savoir à quel jour du calendrier le voisin a une fête et ce que symbolise cette fête. Il est très important de comprendre que cela fait partie de notre culture, de la culture générale. Cette culture multiforme et multicolore, représentant un bouquet des perceptions de chacun de nous qui professe une religion différente, est la chose avec laquelle nous nous présentons devant le monde.” C’est par ces mots que la vice-présidente de la République Margarita Popova a accueilli une délégation turque d’enseignants universitaires qui ont visité la Bulgarie dans le cadre d’un projet d’envergure.

Le Dr Savaş Kafkasyalı, professeur au Département des Relations internationales de l’Université Kırıkkale donne plus de détails:

“Nous travaillons sur un projet important qui est “Le dialogue entre les religions dans les Balkans et la propagation de l’Islam”. Notre objectif est de faire le tour de tous les pays balkaniques et de préparer une monographie scientifique avec des articles sur le dialogue entre les différentes religions dans le passé, dans le présent et les visions sur le futur. Jusqu’à présent, nous avons été dans 8 pays: le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Croatie et la Slovénie. La Bulgarie est le neuvième pays. Nous avons visité Sofia et nombre d’autres villes où nous avons rencontré des hommes d’État, des scientifiques, des leaders religieux, le président de l’organisation juive “Shalom” et des intellectuels.”

En présentant la politique de la Bulgarie par rapport aux religions, la vice-présidente Margarita Popova a dit:

“Le développement du dialogue multiculturel et multi-religieux fait partie de notre qualité de vie. Peut-être certaines personnes qui ont vécu dans des régions avec une seule ethnie et une seule religion, auront du mal à comprendre ce que je ressens. Mais pour quelqu’un qui a grandi avec l’autre, qui a été sur un même banc avec lui à l’école et qui a des amis de régions où l’on confesse une autre religion, les choses sont tout à fait différentes. C’est pour ça que je dis que le dialogue multi religieux et multiculturel au niveau des gens ordinaires n’est pas suffisant. Il faut que ce dialogue, cette culture et cette politique soient dirigés par les institutions d’État, par nos hommes politiques, par les leaders religieux - ceci est très important. Parce que moi je sais ce que c’est de vivre dans un même endroit avec l’autre, combien c’est important de le comprendre et que ces relations humaines reflètent sur la politique d’Etat, culturelle et éducative.

Aujourd’hui il faut faire d’énormes efforts pour éduquer nos enfants et nous même dans la tolérance, le respect et l’union spirituelle - continue Margarita Popova. - Si nous sommes divisés comme communauté, comme nation, comme voisins, comme des gens habitant une même région avec ses différences et ressemblances, si nous sommes divisés comme États dans l’Europe, aucune idée européenne ne survivra.”

Margarita Popova a donné comme exemple de tolérance sa ville natale de Vélingrad: “Si vous allez le dimanche au marché de Vélingrad, vous allez voir de quoi il s’agit. C’est un festival de cultures, de religions rassemblées sur un même lieu. Chacun y fait ses affaires et après les musulmans vont dans la mosquée pour prier et nous, on va à l’église pour allumer une bougie. C’est ainsi depuis des années. Vélingrad est le symbole du vivre ensemble et de la tolérance entre les différentes ethnies.”

Les pays que les enseignants turcs vont visiter prochainement sont la Grèce, la Roumanie, la Hongrie et la Pologne.

Version française: Sia Karaguiozova