Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Stefka Borissova: “Dieu aime les courageux”

БНР Новини
Photo: Arcives personnelles

“C’est extraordinaire de suivre le chemin de son coeur.” Voilà comment la première femme chez nous, chef d’une équipe chirurgicale en mission militaire, explique son choix de se consacrer à une profession si dure comme la chirurgie abdominale. La plupart de sa vie, le Dr Stefka Borissova passe dans les Urgences de l’Hôpital militaire de Sofia. En outre, elle fait partie de l’unité militaire de réaction rapide. Elle est convaincue qu’il n’y a pas de professions masculines, mais avoue que souvent les gens sont méfiants au début face aux femmes et ils estiment que les métiers durs sont masculins. D’après elle, la moitié tendre de l’humanité peut faire face à chaque défi, mais elle a besoin de soutien pour élever les enfants. “Une femme ne doit pas renoncer à ce qui est de plus naturel, la maternité”, est catégorique Stefka Borissova. Comment est venue sa décision de devenir médecin?

“C’est mon rêve d’enfant. Moi, je ne jouais pas aux poupées, je faisais des pansements aux enfants. Plus tard, à l’école, nous avons créé à mon initiative un atelier qu’on a appelé “Les amis de la médecine”. On visitait les hôpitaux et invitait à l’école des médecins, comme par exemple le professeur Dimitar Paskov, l’inventeur du médicament Nivalin. J’ai toujours poursuivi mes rêves. La première année je n’ai pas été admise à l’Académie de médecine, mais j’ai continué à me préparer pour les examens en travaillant en même temps comme vendeuse. Je pense que chacun doit poursuivre le rêve de sa vie et écouter son coeur.”

Etudiante en deuxième année à peine, le Dr Stefka Borissova travaille la nuit à l’Institut national des Urgences médicales “Pirogov” à Sofia. “C’est de là-bas que j’ai la main pour diagnostiquer l’abdomen aigu”, explique-t-elle. Au tout début on lui confie une partie du travail administratif et on l’autorise de faire des piqûres. En troisième année, elle fait sa première opération d‘appendicite, assistée par un grand chirurgien. Mais quel est le prix à payer?

“Encore étudiante, je me suis mariée et j’ai eu vite deux enfants. C’était très difficile avec les examens. Puis, je me suis diplômée et six mois après j’ai commencé à travailler comme assistante au Département de chirurgie à l’Université de Médecine de Pléven. Mon fils, vêtu en vert, restait assis dans la salle d’opération. Il avait deux ans et quelques mois. J’ai toujours défendu ma profession, mais chaque chose a son prix.”

En 1997, pendant la plus grande crise en Bulgarie, quand les salaires ont dévalué jusqu’à 10 dollars, le Dr Borissova fait une deuxième spécialisation - la chirurgie appliquée aux armées. Et deux ans après, elle participe à sa première mission.

“C’était une mission humanitaire en Macédoine, en 1999, où la Bulgarie a créé une base pour les Albanais ethniques - se souvient le Dr Borissova. - On les traitait, on les nourrissait, on faisait tout. Et comme il n’y avait pas d’hôpital, j’examinais tous les patients qui avaient besoin d’une intervention chirurgicale, je leur posais le diagnostic et les conduisais dans un hôpital à environ 50 km. Au début, je pensais qu’ils allaient refuser de les examiner parce que j’étais une femme. Mais à la file d’attente il n’y avait que des hommes. La guerre est quelque chose d’horrible. Mais moi, je n’ai pas peur. Dieu aime les courageux. La peur empoigne l’homme, elle le paralyse.”

Le Dr Stefka Borissova participe également à quatre missions en Afghanistan. Là-bas elle travaille dans la capitale Kaboul. Outre cela, elle fait partie de l’équipe de l’Hôpital militaire espagnol à Hérat.

Version française: Sia Karaguiozova



Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

L'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont les destinations préférées des Bulgares souhaitant émigrer

8000 Bulgares sont revenus de l'étranger en Bulgarie et 12 000 l'ont quittée en 2023, a annoncé sur la chaîne info de la RNB Magdaléna Kostova, directrice du département "Statistique démographique et sociale" à l'Institut national de la Statistique. 65%..

Publié le 22/10/24 à 15:52

Un Bulgare sur six est diabétique

Environ 770 000 personnes, soit 16,5% de la population de la Bulgarie, souffrent du diabète, indiquent les données du dernier screening de 2024 présenté par le président de la Société bulgare d'endocrinologie la professeure docteure Anna-Maria Borissova à..

Publié le 22/10/24 à 14:29
Radoslava Nédyalkova avec le grand prix

La Bulgare de l’année habite à Milan

"Ce n’est qu’en perdant sa patrie qu’on se rend compte de ce qu’elle signifie. Quand on est chez soi, on allume la radio, on écoute de la musique traditionnelle, on parle bulgare, on va au théâtre où les comédiens parlent également en bulgare. Privé de tout..

Publié le 22/10/24 à 14:00