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La Semaine de la Passion, une sublimation des vertus chrétiennes

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Photo: pravoslavieto.com

Reconnue sans conteste comme un des événements religieux les plus importants du calendrier, la fête de Pâques est entrée dans les traditions et la vie des pays dont la culture fut formée par le christianisme. Et qu’elle soit célébrée par les catholiques ou les orthodoxes, la fête de la Résurrection du Christ marque un temps de ferveur, de recueillement et d’introspection les plus profondes pour chaque être humain appartenant à la communauté chrétienne. Mais Pâques garde aussi son importance comme une fête de printemps, qui apporte de la joie, de l’allégresse et de l'apaisement pour tout un chacun. Dans la conscience populaire, la résurrection est le signe du renouveau, de la purification de l'âme et des pensées, l'arrivée d’une nouvelle étape dans la vie, l'avènement du printemps longuement désiré après l'hiver rude. 

La Semaine sainte est, pour les chrétiens, la dernière semaine du carême. Les trois derniers jours (jeudi, vendredi et samedi) composent le triduum pascal. Elle commence avec la célébration du dimanche des Rameaux et se termine le samedi saint par la célébration de la veillée pascale et de la messe de la Résurrection. Tout u long de cette période, les prêtres orthodoxes appellent les chrétiens à ouvrir les yeux et à se tourner vers le spirituel, et à débarrasser leur esprit des considérations matérielles. Nous nous plongeons dans cette atmosphère de recueillement et de remise en question grâce au père Vassil Vassilev de l’église des "Trois saints prédicateurs" à Choumen : 

« La semaine de la Passion est un moment propice à la remise en question, commence son récit le père Vassil. – Où en sommes-nous ? Que sommes-nous ? Donnons-nous un sens à notre existence ? Pour répondre à toutes ces questions qui font partie de notre introspection, nous devons nous recueillir dans la prière qui nous aide à y voir plus clair. Une remise en question nous permet de nous imprégner de l’esprit de la Résurrection et de débroussailler le chemin du bien et de la générosité. Ressentir les souffrances du Sauveur, prendre conscience de son supplice nous rend plus sensibles et compatissants à l’égard des peines de notre prochain. L’âme et le cœur s’ouvrent et c’est un moment hautement symbolique. Etre compatissant et sensible à la douleur de l’autre change notre nature et notre vision du monde. Si nous ne réunissons pas à opérer cette transformation en nous, la fête radieuse sera une parmi beaucoup d’autres, elle n’aura pas fait frémir notre cœur et nous n’aurions pas ressenti son essence profonde ». 

Le Vendredi Saint est certainement le point d’orgue de la Semaine de la passion, lorsqu’on célèbre la déposition du corps du Christ de la Croix. Le prêtre dépose le Corps du Christ, il l’enveloppe dans un tissu blanc et le reporte, en procession, dans l’autel. Dans une célébration vespérale, appelée le service de la Lamentation au Tombeau, le prêtre sort l’Epitaphios, l’image du Christ mort peinte ou brodée sur une nappe, de l’autel et le porte en procession autour de l’Église, avant de le placer dans le Sépulcre, un catafalque qui symbolise le Tombeau du Christ. Cette procession, durant laquelle les fidèles portent des chandelles allumées, représente la descente du Christ aux Enfers.

« Le partage et la communion sont les maîtres-mots de cette semaine de la Passion.  C’est notre façon de nous rendre en quelque sorte témoins de ces événements, et de confirmer notre place près de la mère de Dieu et des apôtres. D’où l’importance du rituel de l‘Épitaphios, qui existe le plus souvent sous la forme d'un grand tissu brodé et souvent richement orné, utilisé au cours des offices du Vendredi Saint et du Samedi Saint dans notre église, qui recouvre une table sous laquelle les fidèles doivent ramper en signe d’humilité et de partage des souffrances. Et si certains le font pour d’autres raisons, c’est à cause des 45 ans d’athéisme impose et des 25 années de démocratie détournée. Car l’église a toujours été là, avec ses portes ouvertes et son invitation au recueillement. Un retour aussi à l’humanité qui nous distingue des animaux. Nous devons nourrir notre âme de spiritualité et la laisser nous guider dans nos actions et comportements. Le corps et ses besoins ne viennent qu’après. Telle est la bonne hiérarchie à laquelle nous devons obéir. »

Le Vendredi saint est un jour de jeûne total et d’abstinence. Les fidèles ne boivent pas même de l’eau, tout leur être tendant vers le supplice du Christ : 

« En effet, le Vendredi saint  nous intime d’oublier de nous alimenter et de nous concentrer exclusivement sur notre âme. Seules les personnes âgées ou malades ont droit à un guignon de pain et de l’eau. Bien entendu, ce jeûne sévère est béni par le prêtre qui juge de l’aptitude du fidèle à supporter ces privations. Le Vendredi saint est un jour de tristesse et de prosternation. Le genre humain est tellement affligé qu’aucune messe n’est célébrée par l’église. C’est aussi un jour où on ne travaille pas pour mieux préparer la fête de la résurrection. Telle est d’ailleurs la symbolique du long week-end pascal – nous imprégner de cette atmosphère de ferveur et nous détacher des contraintes du quotidien matériel. Luimineuses et saintes fêtes à tous les Bulgares de Bulgarie et de l’étranger à qui nous voudrions rappeler que leur église est là et qu’elle ne les oublie pas. »  


Version française : Sonia Vasséva




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