Près de six mois ont duré les discussions, débats, propositions et critiques sur les principaux éléments et piliers de la réforme des retraites prévue par le gouvernement et qui touchent une importante partie de la population. Heureusement, tout s’est bien passé et les principaux changements ont été approuvés hier par les partenaires sociaux en la personne des employeurs, les syndicats et le gouvernement. C’est un signe extrêmement encourageant et la preuve que le dialogue social concernant des sujets d’importance sociale de la vie au quotidien des Bulgares, peut donner des résultats. Que le dialogue entre élus et électeurs existe, que la société est assez mûre pour accepter les réformes, même douloureuses et dont le prix à payer n’incombe qu’à elle-même.  De ce point de vue l’accord sur les pensions de retraite, rendu possible grâce aux facteurs principaux sociaux du pays, est un signe encouragent en faveur de l’éventuelle résolution d’autres problèmes suscitant le mécontentement général dans les secteurs de la santé ou l’éducation, par exemple. A condition qu’il y ait pour cela, la volonté politique d’une part, et le soutien public, d’autre part. 

La réforme des pensions est extrêmement nécéssaire sans aucun doute, plusieurs faits et chiffres en témoignent. La pension moyenne de retraite en Bulgarie est misérable, d’environ 170 euro par mois, et la maximale – d’environ 460 euros. Un tel revenu ne peut permettre une vie décente.  Les caisses de retraite privées fonctionnent depuis dix ans à peine et n’ont absolument pas accumulé les fonds nécessaires. Leurs clients n’ont pas atteint l’âge de la retraite non plus, pour que que le confort de la complémentaire retraite obligatoire se ressente. Bref,  à l’heure actuelle, la principale source de revenu des retraités bulgares n’est assurée que par la Caisse nationale des Retraites. Elle verse chaque année plus de 4 milliards d’euros de pensions, mais à peine 48% des rentrées proviennent des cotisations, la plupart venant de subsides de l’Etat. Il est évident qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, que ce gigantesque déficit dans le budget de la Caisse des Retraites est inacceptable. C’est pourquoi les deux décisions approuvées hier concernent en toute légitimité le montant des cotisations à verser et la durée de cotisation, le but visé, étant d’augmenter le montant des retraites de 40% dans un futur proche.  En d’autres termes, les partenaires sociaux en Bulgarie se sont mis d’accord que les cotisations de retraite des assurés, versées par les employés comme par les employeurs,  augmentent de 1% les deux prochaines années et que l’âge de départ à la retraite entre hommes et femmes devienne progressivement égal, c’est-à-dire 65 ans. Certains métiers feront exception mais cela reste à déterminer. Le cadre est déjà présent.  « Nous n’avons pas de prétentions que la réforme des retraites commence et finisse par nous. Au nom du parti GERB, j’espère qu’elle bénéficiera d’un soutien » - a déclaré le premier ministre Boyko Borissov après son entretien décisif avec les employeurs et les syndicats. Effectivement, les changements approuvés devraient à présent revêtir un aspect légal et être approuvés par le parlement. Mais les experts sont optimistes et estiment que le gros du travail a été fait.

Version française : Lubomira Ivanova