A Varna s’est déroulée une conférence internationale des journalistes sur le thème « La crise économique est terminée, la crise des médias - pas ! », réunissant des confrères des Balkans et des pays du bassin de la mer Noire. La conférence était organisée par des journalistes de Bulgarie, Serbie, Russie, Turquie et Ukraine qui ont planché sur les défis et les problèmes auxquels les journalistes doivent faire face et qui parfois les empêchent d’exercer leur métier avec intégrité et impartialité. 

Prenant la parole à l’inauguration de la conférence, Jim Buméla, président de la Fédération internationale des Journalistes a reconnu que le journalisme dans son ensemble vit une période de crise. Chaque jour, des confrères de différents pays sont enlevés, séquestrés, jetés en prison, ce qui les empêche de remplir leur mission professionnelle. Au Nord de l’Irak, les journalistes sont même décapités alors qu’ils cherchent la vérité ! Le journalisme est le métier des braves…

Nadejda Ajgihina, vice-présidente de l’Association européenne des journalistes a été particulièrement active dans ses interventions à la conférence. Quelle est, à son avis, l’importance de ce genre de forums ?

„Difficile de cerner en un mot l’impact et l’ampleur de cette conférence et je regrette que depuis quelques années, nous autres journalistes de la région, nous nous rencontrerions aussi rarement. On ne se connaît presque pas et je pense que cela doit changer. Car même si chacun a ses propres problèmes et défis à relever, nous avons aussi des sujets, des succès et des difficultés à partager. ”

Yuriy Rabotin, président de l’Union nationale des journalistes d’Ukraine a visité pour la première fois la Bulgarie il y a 30-40 ans, et il est heureux de retrouver en 2015 un pays tout aussi accueillant et hospitalier :

„La conférence s’est très bien passée. De l’avis commun des participants, nous devons défendre les intérêts de notre profession. Chacun de nous a une riche expérience et c’est ce qui nous réunit et nous rassemble.  L’Ukraine est heureuse de pouvoir participer pour la première fois à un tel forum.”

La présidente de l’Union des journalistes bulgares, Snéjana Todorova a dressé le bilan de la rencontre :

„A mon avis, le meilleur résultat de cette conférence est que nous avons réussi à prouver que nous pouvons tenter de trouver la solution aux problèmes ensemble, car les problèmes des journalistes de Bulgarie sont très proches de leurs confrères des Balkans et des pays du bassin de la mer Noire. Bien sûr, nous sommes très préoccupés de l’étau qui se resserre autour des médias, des influences et pressions dont les médias font l’objet, et qui empêchent la société d’être bien informée, car n’oublions pas que nous autres journalistes, nous sommes au service de la société. Je suis inquiète de la monopolisation du marché de l’information, de l’absence de transparence dans la propriété sur les médias,  des tentatives de pression corporative, ce qui se répercute sur le travail des journalistes qui vivent souvent sur la corde raide. En clair, je suis contre l’étouffement de la liberté d’expression ! “

Version française: Sonia Vasséva