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Le business vs le Ministère de l’Intérieur

Roumiana Batchvarova et Boyko Borissov
Photo: BGNES

Nous avons été cette semaine les témoins d’une très sérieuse confrontation du grand business avec le Ministère de l’Intérieur. Après le meurtre à Sofia d’Alexandre Antov, propriétaire et fondateur d’Agressia, une des plus grandes maisons de haute couture bulgare, la très influente Confédération des employeurs et des industriels, suivie de l’Association du capital industriel et de l’Association industrielle bulgare, a publié un ultimatum contre la ministre de l’Intérieur Roumiana Batchvarova, très proche du Premier ministre Boyko Borissov. Dans cet ultimatum les hommes d’affaires bulgares insistent pour que les auteurs de l’assassinat soient trouvés et arrêtés dans les délais les plus courts, en menaçant sinon de demander la démission de la ministre Batchvarova. Le Ministère de l’Intérieur a été accusé de rester les bras croisés et de ne rien faire contre les bandits malgré la somme énorme de plus de 500 millions d’euros que lui verse la société chaque année.

Cette réaction aiguë du business a extrêmement énervé les gouvernants qui de jour en jour deviennent de plus en plus mal à l’aise face aux accusations, infondées selon eux, des milieux d’affaires. Batchvarova a même décelé des signes de complot contre les intérêts nationaux au moment où d’autres officiels ont laissé entendre que le business lui-même n’est pas très innocent et très honnête pour insister pour une attention spéciale. Le Premier ministre Boyko Borissov lui-même a entamé d’un ton sardonique le thème du professionnalisme et de la compétence en ayant de toute évidence à l’esprit l’idée que les critiques du business ne sont pas fondées et que ses arguments ne sont pas convaincants. Ne vous tracassez-pas du Ministère de l’Intérieur, on s’en occupe, a assuré avec empressement le chef du gouvernement, lui-même ex-policier haut placé. Occupez-vous de vos propres affaires, a-t-il réprimandé les milieux d’affaires.
La très fâchée Roumiana Batchvarova a déclaré dans le Parlement que c’est elle qui dirige le ministère et que ça suffit avec les accusations qui viennent ces derniers temps de partout et affirment qu’en raison du manque de compétences et de la mauvaise gestion le ministère est absolument impuissant et ne fait que demander davantage d’argent.
De nombreux commentateurs ont souligné à ce sujet que l’ultimatum bien justifié, mais lancé un peu à la hâte, s’inscrit dans la perception quasi totale dans la société qu’il ne se passe rien de positif au sein du ministère et que les effets de ses efforts sont quasiment nuls. C’est peut-être en raison de l’échec des réformes entreprises dans ce ministère que Batchvarova est si énervée et qu’elle perd le contrôle de ses propres propos dans lesquels dominent les émotions et non pas les arguments. Or, justement les émotions sont les plus dangereuses au moment où il faut d’urgence passer à des réformes radicales et douloureuses



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