Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Yovtcho Karaivanov : "Le genre folklorique n’est pas pour les simples d’esprit"

Photo: archives
Cette année nous célébrons les 90 ans de la naissance du grand interprète de folklore Yovtcho Karaivanov. Il est considéré unanimement comme constituant à lui seul une véritable époque dans le chant traditionnel, avec sa voix lyrique typique et son style encré dans la tradition du sud-est (Thrace). Du genre musical folklorique lui-même il disait que « ce n’est pas de la musique pour les simples d’esprit. C’est une musique que l’on ne peut comprendre sans l’aimer ».

Yovtcho Karaivanov est originaire du village de Séliminovo, près de Sliven. Comme beaucoup de grands chanteurs, il est né dans une famille où l’on a toujours chanté et joué aux instruments traditionnels. Yovtcho aime se rappeler ce que sa mère lui disait pour l’encourager : « Quel que soit tes soucis, vas-y la fleur au fusil et chante encore plus fort ! Le malheur fuit le chant ».

Yovtcho nous confie qu’avec le temps et l’expérience il a compris que « c’est tout seul qu’on découvre sa propre manière de présenter une interprétation. Pour moi, dit-il, il n’y a pas de distinction entre texte, mélodie et voix. Je tiens beaucoup au texte, mais je cherche aussi la musique. Deux trois tons mélodieux peuvent me suffit, mais je ne m’engage pas avec une chanson dont le texte n’est pas de qualité ». C’est pourquoi, des gens du public lui ont souvent demandé de « dire » une chanson, plutôt que de la « chanter ».

Pendant quelques années l’artiste était aussi rédacteur musical à la RNB, en charge de contrôler l’authenticité des dialectes musicaux lors des enregistrements. Il a aussi enseigné à l’École nationale des arts folkloriques « Filip Koutev » à Kotel. Parmi ses élèves nous connaissons beaucoup qui ont fait carrière dans le chant de type thrace : Krassimir Stanev, Dessislav Kehayov, Binka Dobréva. Yovtcho Karaivanov vénérait le principe de respect de l’authenticité dans l’interprétation du chant thrace. Il a enregistré plus de 250 chansons et il ne cessait de donner des concerts autant sur les scènes des villages bulgares, que dans les grandes capitales internationales.

Bien qu’il ait fait des études de droit, l’artiste a choisi la voie professionnelle du chant traditionnel. Ses professeurs à l’université voyaient en lui un futur bon avocat et s’inquiétaient de ses occupations musicales. Mais l’amour pour la musique a été plus fort que celui pour le droit.

Yovtcho s’intéresse aussi à d’autres genres musicaux et consacre de son temps à d’autres arts comme l’opéra, le théâtre et la littérature. Au sujet de sa contribution musicale, le professeur Nikolaï Kaufman a dit « Yovtcho Karaivanov est une des plus belles choses qui ai pu arriver dans notre vie musicale et un des sommets dans l’art vocal du genre ».


Version française : Miladina Monova



Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Anita Ekénova

Anita Ekénova de Lyon : "La danse folklorique me transporte en Bulgarie"...

Si l'État bulgare devait investir de l'argent pour organiser 11 événements dédiés aux fêtes et au folklore bulgares à Milan,  Munich, Copenhague, Lyon, Athènes ou ailleurs en Europe, de quel budget devrait-il disposer ? En attendant, les Bulgares qui..

Publié le 01/04/24 à 14:00

Week-end de carnaval à Touria...

Cette année encore, le village Touria, près de Pavel bania /Bulgarie du Sud/ voit de nouveau défiler le cortège tonitruant des koukéri avec leurs masques effroyables, censés chasser le Malin. Le programme du festival "les Vieux de Touria" prévoit..

Publié le 30/03/24 à 09:00

25e Festival "Koukerland" à Yambol...

Le festival "Koukerland" est de nouveau à Yambol! D'ailleurs, la fête a déjà commencé pour les enfants qui ont participé au carnaval "Je suis un petit kouker". Qui ne connaît les "koukers"  bulgares ? Ces personnages anthropomorphes qui..

Modifié le 17/03/24 à 15:59