En ce 24 juin, au Cercle des Armées à Sofia, les mélomanes assisteront au concert du violoniste Kevork Mardirosian avec l’ensemble de musique de chambre des « Solistes de Sofia ». Au programme - des œuvres de Stéphane Dragostinov, Haydn et Vivaldi, à l’affiche de la 47e édition du Festival des « Semaines musicales de Sofia ». A la baguette - Plamen Djourov.

 „Je suis profondément ému car j’ai déjà joué dans les années 90 avec les « Solistes de Sofia », mais il s’en est suivi une coupure de 17 ans. Néanmoins, la moitié de l’orchestre est composée d’anciens collègues et Plamen Djourov est l’homme qui m’a beaucoup aidé au début de ma carrière. A chaque fois, il m’a donné le feu vert. J’ai été rassuré après la première répétition et j’espère que le concert sera réussi. Moi, je jouerai du Vivaldi, mais il y aura aussi du Haydn et la Suite d’été de Stéphane Dragostinov.“

Après toutes ces années à l’étranger, il serait intéressant de savoir comment se sent Kevork Mardirosian sur le sol bulgare :  

„Je suis heureux ! Je suis chez moi ! L’Amérique reste un lieu de travail, même si j’y ai passé la moitié de ma vie. Mais chaque fois que je reviens en Bulgarie, je me sens comme dans un cocon. Et puis il y tous ces souvenirs qui reviennent au galop, toutes ces années folles que je n’oublierais pour rien au monde. Mon travail est celui d’un pédagogue avant tout, même si je donne toujours une vingtaine de concerts par an. Mes élèves sont de toutes les nationalités, des Asiatiques, des Espagnols, des Allemands, des Russes, des Américains, même des Bulgares. Depuis quelque temps, on observe un véritable bomme des étudiants chinois et coréens qui élèvent le niveau. “

 „ Lorsque je suis arrivé à Londres, j’ai dû faire pas mal de changements. Le professeur Yfrah Neaman m’a fait réfléchir différemment sur les œuvres. Il disait : « C’est comme un très joli pull-over qu’il faut détricoter, puis tricoter à nouveau,  mais en y mettant du sien ». Voilà la façon d’appréhender les partitions et les œuvres. Bien sûr il y a toujours le feeling, surtout chez les jeunes, mais il y a aussi le musicien pédagogue pour orienter ses perceptions. Je travaille avec beaucoup de jeunes talents, Svétlin Roussev, Lia Pétrova, qui sont remarquables…Pour revenir à mon concert, je proposerai les « Quatre saisons » de Vivaldi, pour être sûr que le public m’entend et me comprend. Puis, j’ai une master class à Bourgas pendant une semaine, dans le cadre de l’Académie des Arts à Sozopol. C’est passionnant de découvrir à chaque fois de nouveaux visages, de nouveaux talents. Je me sens comme un chercheur d’or, en quête de la plus grosse pépite… »

Présenté par Blagorodna Guéorguiéva