Avons-nous suffisamment de temps pour lire? Et surtout, en avons-nous le désir? Qu’est-ce que le livre pour vous? A ces questions, il y a une multitude de réponses. On dit que le livre est une fenêtre ouverte sur le monde ; on dit aussi que, le livre est un pont qui relie les différentes époques et qui nous donne les réponses aux questions qui nous préoccupent. Chaque livre est porteur d’un  message particulier qui nous transforme de manière imperceptible mais sûre. Yassen Nikolov est un dévoreur de livres, lire lui permet d’élargir son univers, de mieux voir et comprendre, de sortir des sentiers battus. C’est pour cela qu’il a choisi d’arranger une exposition d’affiches dans le Hall de marbre de la Maison de la Radio intitulée „100 années - 100 affiches” dans le cadre d’une campagne de popularisation des bibliothèques publiques et de la lecture en public à voix haute. Yassen Nikolov parle de ce format et aussi de ce que celui-ci nous suggère:

Le principal message que nous voulons faire passer c’est que la lecture n’est pas quelque chose de vieilli, de suranné, qui a fait son temps. Au contraire, la lecture est un bien qui est à la portée de tous, enfants, adultes ou seniors. Les affiches de l’exposition sont autant de messages, lancés des quatre coins du monde, d’Amérique, de Russie, de France, de Chine. Elle nous montre comment les gens étaient encouragés à lire encore au 19^e s. et encore comment en temps de guerre on exhortait les populations à lire pour aider à l’essor social et national.

„Découvrir des mondes merveilleux… Ouvrir les yeux pour lire!“ L’affiche américaine des années 60 du siècle dernier nous invite à le faire et à attirer l’attention du public:

Pour ceux qui sont intéressés par les arts, le design et le graphisme l’exposition illustre les règles auxquelles étaient contraints à se plier ces formats. En général, les premières affiches étaient exécutées dans une couleur ou deux, tout au plus trois. En temps de conflits armés, elles étaient sobres et très épurées. Les années 70 sont une époque de grands changements et sur les affiches apparaissent des éléments d’inspiration asiatique, des signes mystiques, des références à la révolution sexuelle. La société qui se réinvente met le doigt sur ses aspirations intimes mais aussi elle découvre les différentes formes artistiques. Après l’année 2000, on observe un retour au dessin animé et aux BD des années 20, au dessin académique, au public enfantin et au lectorat de jeunes.

Les affiches nous montrent comment à une époque donnée le livre se pose pour objectif de rééduquer et de changer le mode de penser de sociétés entières. Le contact avec le livre fait émerger des souvenirs, des idées oubliées, nous aide à faire renaître l’espoir et la foi perdus.

Cette exposition fait partie de la campagne „Lire sans peur, lire à voix haute”. La campagne est lancée il y a 4 ans, quand Yassen Nikolov et son équipe décident de se tourner vers les résidants des maisons de retraite. Ils consacrent une partie de leur temps à leur lire à haute voix, à leur prouver qu’on ne les oublie pas. Depuis un certain temps la campagne cible les écoliers, des séances de lecture à haute voix s’invitent dans les écoles, les bibliothèques et les jardins publics. Comment gagner l’attention des enfants?

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les enfants aiment bien monopoliser l’attention. Ce qu’il faut dans notre cas, c’est les motiver à comprendre que le texte bien écrit leur permet de faire épanouir leurs dons car ils aiment recevoir les compliments de leurs amis ;  ils en sont très sensibles et ainsi ils gagnent du prestige à leurs yeux.

Le public aura un mois pour découvrir l’exposition, ouverte dans le Hall de marbre de la Maison de la Radio. Les organisateurs espèrent de tout cœur qu’elle pourra être vue dans tout le pays parce que « les gens doivent comprendre qu’on a tous besoin de nourriture spirituelle et qu’il ne tient qu’à nous-mêmes de nous la donner ”. Et aussi que le livre est le meilleur moyen pour le faire.

Version française Roumiana Markova