Cette semaine la ministre du Tourisme Nikolina Anguelkova s’est réjouie du développement de la Bulgarie comme destination touristique - plus de 6 millions de touristes ont visité le pays cette année, ce qui représente 16% de plus qu’en 2015. « Nous disposons de statistiques depuis 1991 et il est clair que l’année 2016 est la plus réussie », explique la ministre.

« Il y a aussi une croissance de 15-20% pour la moyenne saison d’avril-mai, ce qui prouve que nos mesures de développement des niches telles que le tourisme balnéo et spa, culture, vitivinicole, éco, gourmet et golf ont été les bonnes. Les touristes ne sont plus les mêmes que dans le passé. En dehors de vacances pour se reposer, ils cherchent des attractions complémentaires, sur mesure ».

Dans le classement des destinations touristiques d’Eurostat, la Bulgarie est première en croissance du nombre de nuitées passées dans des hébergements. Mais il reste encore beaucoup à faire pour installer cette tendance dans la durée. Il faut augmenter la qualité et la diversité des services. Il nous faut également former plus de cadres professionnels.

Pour l’hôtelier Grigor Fidanov qui est intervenu lors du débat de la campagne « Étudier pour trouver du travail », chaque année les restaurateurs et hôteliers doivent faire face au problème du manque de personnel qualifié. On évalue à 70% le nombre d’employés saisonniers et ce qui manque le plus ce sont les profils spécialisés.

Selon les données du ministère du Travail, plus de 170 000 personnes sont employées dans la sphère du tourisme, mais il en manque encore 14 000. La loi sur la mobilité de travail autorise maintenant d’employer des travailleurs saisonniers étrangers hors UE pour une durée de 3 mois. Le secteur compte sur des travailleurs temporaires de la Moldavie et Ukraine qui ont des minorités bulgares. On recherche le plus des serveurs, barmans, réceptionnistes et animateurs. Or, ces occupations sont le moins recherchés par les diplômés des lycées professionnels en tourisme. Plus de 14 700 jeunes étudient 14 professions du tourisme dans ces lycées. Que deviennent-ils après la fin de leur formation ? On ne sait pas exactement.

Le ministère du Tourisme étudie la possibilité de généraliser les stages de formation de courte durée. La ministre nous donne plus de détails :

« Le grand problème ce sont les personnels qualifiés, qui ont une expérience professionnelle et qui ont reçu une formation pratique. Nous étudions l’expérience de l’Espagne, la France et le Portugal qui ont des centres de formation avec une orientation pratique. Ces stages durent de 3 mois à 1 an et nous pouvons nous en inspirer ». 

Le ministère du Travail offre des financements européens aux employeurs qui veulent former leurs cadres. Il s’agit de trois schémas différents dont le montant est de 100 millions d’euros. Le secteur peut recevoir aussi des aides dans le cadre du Programme opérationnel « Région et croissance ».

Il est clair que des perspectives de développement existent, mais il faut aussi une politique qui réponde aux besoins des uns et des autres.

Version française : Miladina Monova