Les anniversaires sont toujours une occasion de faire le bilan du chemin parcouru et pour la plus vieille radio bulgare ce bilan sur 82 est enviable. La plus grande radio publique a diffusé des millions d’heures de programmes politiques, sociaux, littéraires, musicaux, des interviews et des reportages, des débats et des émissions pour enfants devenus légendaires. Lors de la cérémonie d’anniversaire on a aussi pour tradition de rendre hommage à tous ceux grâce auxquels la radio est ce qu’elle est.

Depuis 16 ans déjà, chaque 25 janvier, la RNB attribue les prix Sirak Skitnik (Orphelin Vagabond) qui fut le pseudonyme du premier directeur de la radio Panayot Hristov. C’est lui qui dès le début des années 40 crée les premières émissions en directe, les programmes dans les langues étrangères, le Fond d’or musical et les ensembles musicaux auprès de la radio. Parmi les nominés cette année, il y avait des ingénieurs de sons, des journalistes des programmes régionaux et nationaux, des réalisations multimédia, etc.

Le Grand prix pour sa contribution au développement de la radio a été attribué au vétéran du journalisme musical, rédacteur et animateur Toma Sprostranov. Cela fait 50 ans que son nom est un synonyme de professionnalisme. Sa voix unique enchante des auditeurs de plusieurs générations. Il a animé des émissions devenues légendaires. La toute première c’était en 1967, lorsqu’il débutait à la radio de Plovdiv. Elle tenait le record dans l’Europe du Sud-Est pour la plus longue émission en directe, sans interruption. Très ému, Sprostranov a remercié tous les collaborateurs pendant un demi-siècle. Il a aussi reçu le prix « Voix d’or » de la fondation Nadejda Djénéva, créée par le journaliste Kevork Kevorkian à la mémoire de sa femme, qui fut journaliste à la RNB.

Dans une interview pour RBI, Tomas Sprostranov nous a confié :

« Depuis toutes ces années, chaque semaine je me sens comme si je passe un examen. Le public bulgare est très intelligent et fidèle. Si je fais une petite erreur, je reçois des lettres de protestations. Il faut toujours que je sache quelque chose de plus que les auditeurs sur leurs interprètes préférés ».

En ce qui concerne la collection musicale et littéraire qu'il possède, un jour il en fera don à l'Académie de Plovdiv où il enseigne, car les étudiants en ont très besoin.

Le prix collectif Sirak Skitnik a été obtenu par l'équipe de radio Choumen qui a été le premier média à couvrir l’incendie terrible provoqué par le train à Hitrino. Lors de son allocution, la journaliste Katherine Petrova qui a reçu le prix au nom de la station régionale a déclaré :

« Cette distinction est une grande reconnaissance  pour nous qui avions traversé de dures épreuves tous les jours, lors de ces reportages. Et ce n'était pas uniquement le froid, mais aussi la nécessité de communiquer la juste information, d’être impartial, de faire attention à ce qu’on dit.  C'étaient des jours de défis car nous étions aux cotés des gens avec leur tragédie. Espérons que nous étions à la hauteur, car les gens comptaient sur nous ».

Le prix pour journalisme de radio a été attribué à l'animatrice de longue date et productrice à Radio Blagoevgrad Rossinka Prodanova.

« C'est un grand honneur et grand bonheur pour moi de tenir entre les mains cette haute distinction. Je suis reconnaissante à tous ceux qui ont jugé à sa juste valeur notre travail et les résultats obtenus. Je parle au pluriel, car c'est une récompense pour toute l'équipe de Radio Blagoevgrad ».

Les gens sont l'âme du média où ils travaillent. C'est pour cela qu'ils ont aussi de grandes responsabilités. Ils doivent protéger son réputation et cela n'est pas facile. C'est un test qu'ils doivent passer chaque jour en prouvant leur professionnalisme.

Version française: Vladimir Sabev