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Albéna Petrovitch Vratchanska

Photo: Archive personnelle

« Le concert consacré pour la Fête nationale du Luxembourg était dans la cadre des Semaines musicales de Sofia, avec la participation du trio Ars  Nova  Lux.J’ai créé cet ensemble il y a 5 ans avec la flûtiste également d’origine bulgare Maria Miteva qui a fait ses études en Autriche et vit aussi au Luxembourg. Nous présentons des œuvres de compositeurs luxembourgeois dont Lou Koster et Helen Buchholt - deux femmes qui ont vécu à fin du 19e  et début 20e siècles.Nous avons joué également des compositions d’Edmond Lentz, Claude Lenners et Pierre Weber qui est un jeune compositeur contemporain. Pour la première fois en Bulgarie j’ai présenté deux de mes pièces : „Love Songs“ et  „Lonely Soul“. Dans notre trio participent aussi le mezzo soprano  Luisa Partridge-Mauro et la pianiste Kae Shiraki. Dans la salle Bulgaria nous avons donné un concert avec des œuvres de Ravel, Piazzolla et Gueorgui Zlatev-Tcherkin ».

L’autre événement fut le concert avec les œuvres d’Andrei Vratchanski qui sont sorties en CD. Le compositeur bulgare a écrit de la musique traditionnelle pour orchestres de cuivres, une trentaine de marches, des danses de rumba, foxtrotte et des valses. Peu connu en Bulgarie aussi, Vratchanski est l’élève du maître de musique tchèque Alexandre Weiner et du compositeur de choros et de musique pour cuivres Diko Iliev. Sa petite fille raconte avec émotion ce que cela représente pour elle de jouer pour la première fois les oeuvres de son grand père.

« Présenter cet album CD avec les compositions de mon grand-père c’est un événement extraordinaire pour moi. Il est décédé en 1990 et c’est 27 ans plus tard qu’un album avec sa musique sort pour la première fois. Mon grand-père n’était pas aussi connu que Diko Iliev, c’était un homme humble et timide. Je me souviens de sa petite chambre remplies de feuilles de partitions et de livres. Quand j’étais enfant je passais des heures à ses côtés en silence, pendant qu’il travaillait. Je lisais, je dessinais, je regardais ses notes et je pense que c’est ainsi que j’ai été contaminée par le virus de la création musicale. Il y a 5 ans, mon père Ilia Vratchanski a écrit un livre en sa mémoire, qui a été publié en bulgare et en français. Il s’intitule „Andreï Vratchanski connu et inconnu“. Mon grand-père est un véritable personnage d’une époque où en Bulgarie du Nord il existait la tradition des orchestres de cuivres avec de la musique inspirée du folklore. C’était des compositions d’auteurs mais on ne retenait pas les noms, car la musique était étiquetée comme traditionnelle. Nous avons créé une archive du nom d’Andreï Vratchanski. Il a écrit 52 choros, dont seulement 17 ont été enregistrés. Même si cette musique est très différente de celle que je joue, j’aime l’écouter, car elle m’inspire avec son élan et sa fraîcheur ».