Nouvelle journée, nouvelle année, avaient coutume de dire nos anciens en ce 20 décembre, lorsque nous rendons hommage à Saint Ignace d’Antioche, né vers l’an 35 et mort en martyre probablement en 107 ou 113, troisième évêque d’Antioche après Saint Pierre et Evode à qui il aurait succédé en l’an 68. Probablement disciple direct des apôtres Pierre et Jean, il est surtout connu pour ses lettres apostoliques, associant le martyre pour la foi aux grains de blé moulus pour devenir le pain de l'Eucharistie. L’Eglise catholique le fête le 17 octobre et pour les églises orthodoxes dont l’église bulgare, la fête est célébrée chaque année le 20 décembre.
Les coutumes et les rituels liés à la Saint Ignace sont un vœu de prospérité pour la nouvelle année. Les rituels débutent tôt le matin près du foyer et se poursuivent autour de la table du dîner le soir. Dans certaines régions la fête continue pendant toute la nuit. Chacun des rituels est un vœu magique de fertilité pour la terre et pour le bétail. Dans certaines régions du pays on sème à la maison des grains de blé et d’orge. Des fruits et des noix sont dispersés devant le foyer. On offre des fruits au premier hôte qui franchira le pas de la maison. La maîtresse de maison confectionne des pains en forme de fougasse dont on offrira le premier morceau à la personne qui la première frappera à la porte ou franchira le seuil de la maison. Et ce premier venu laisser augurer de l’année qui s’annonce – si c’est une belle personne, elle portera chance, si non, mieux vaut ne pas la laisser entrer ! De son côté, le maître de la maison se pare de ses plus beaux atours pour accueillir dans les règles de la bienséance et de l’hospitalité bulgare les visiteurs de marque à la maison. Quant au premier visiteur, il prononce des phrases rituelles et des bénédictions. Dès son entrée, il pose à la famille la question suivante : » Rendez-vous hommage au jeune Dieu ? ». Il s’agit du Dieu du Soleil dont la nouvelle naissance est intimement liée au Réveillon de Noël et du Jour de l’an dans notre culture folklorique.
L’ethnographe Dimitar Marinov décrit une coutume intéressante datant de la fin du XIXe – début du XXe siècle, dans certains villages proches de Roussé sur le Danube. Il s’agit de veiller sur le levain. Un rituel aux pouvoirs magiques qui, de ce fait, était interdit par le clergé. Mais les fidèles trouvaient toujours un moyen de le pratiquer…
Plusieurs variétés de pain sont confectionnées pour le repas du Réveillon de Noël, dont la miche dédiée à Dieu, qui est considérée comme une forme de sacrifice, même si aucune goutte de sang n’est versée. La pâte est décorée de chutes de pâte, dont obligatoirement une en forme de croix. Dans beaucoup de villages, les femmes confectionnent un autre pain, dénommé chapelle, dédié, une fois de plus à Jésus-Christ.
Il est aussi des pains festifs qui évoquent le secteur agricole, notamment la culture de céréales, l’élevage, la maison et ses symboles. Et l’on retrouve des pains aux formes et dénominations aussi diverses que variées, dont une grande partie sont bénis et remis à ceux qui travaillent la terre et rentrent les récoltes. Le pain en forme de tonneau est offert aux vignerons qui en laissent un morceau dans leur vignoble. Les chutes de pâte sur les miches ou autres tourtes symbolisent les bergers et leurs troupeaux, les bœufs, les fûts de chêne et les épis de blé…
Une série de coutumes pratiquées à la Saint Ignace est liée au renouveau de la famille. Là où il y a une fille qui a déjà grandi, on lui souhaite un heureux mariage pendant la nouvelle année. Tel est aussi le sens de la force magique d’un rituel secret qui consiste à pétrir de la pâte en la mélangeant avec des plantes aphrodisiaques. La pâte n’est pas cuite, on la laisse sécher pendant 12 jours et 12 nuits. Chaque matin on offre la pâte à la famille de la maison voisine et pendant la nuit elle est gardée par un groupe de femmes. Ce rituel ressemble à bien des égards une tradition – la préparation de pains spéciaux à l’occasion du Réveillon du Jour de l’an. Selon les croyances populaires la préparation de ces pains est une bénédiction symbolique, un vœu de prospérité et de fertilité pour la nouvelle année qui commence à la Saint Ignace.
Récit: Sonia Vasséva
Photos: BGNES et archives
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