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Les fusibles dans l’énergie bulgare sont prêts à sauter

Photo: pixabay

Le secteur énergetique en Bulgarie est de nouveau au centre de l’attention des forces politiques, des experts et professionnels, des médias et de l'opinion. Cet intérêt est provoqué par les conflits qui accompagnent les processus qui se dévelopent dans cette branche industrielle. Le premier ministre Boyko Borissov est contre le « Pacte vert » de l’Union européenne estimant qu’il faut consever les centrales électriques au charbon le plus longtemps possible. Les employeurs se dressent contre l’aide financière de l’Etat pour les centrales électriques au charbon appartenant à l’Etat, les syndicats s’opposent aux patrons et se déclarent en faveur des revendications des salariés de ces centrales et des mines de charbon et de leurs droits sociaux. Il faut reconnaître qu’il existe réellement des problèmes dans le secteur de l’énergie, car il est clair que ces centrales devront être tôt ou tard fermées et que cela coûtera cher. Au début de ce mois-ci, il est devenu clair que ces transformations ne vont pas tarder car la Commission européenne a exhorté quelques pays de l’Union, parmi lesquels la Bulgarie, la France et l’Allemagne, à présenter le plus vite possible leurs plans pour l’énergie et le climat qu’ils envisagent d’appliquer pour réduire les émissions de gaz de serre d’ici 2030. Cette demande concerne directement la Bulgarie car en mai dernier une analyse d’Eurostat a révélé que la Bulgarie est 3e parmi les pays qui polluent le plus avec des émissions de gaz carbonique. En 2017 le pays a produit 27 millions de tonnes de ces gaz à effet de serre principalement en raison du chauffage.

Au début du mois de février, le premier ministre Boyko Borissov a reconnu lors d’une rencontre spéciale avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen que le “Pacte vert” pose problèle à la Bulgarie. Le chef du gouvernement bulgare a souligné à ce propos que tout le monde se rend compte de ce problème et des milliards nécessaires pour sa solution. « Les 10 prochaines années on devra travailler très activement. D’ici 10-15 ans on devra trouver des mécanismes pour remplacer le charbon par de nouvelles technologies qui ne polluent pas. C’est un processus complexe », a ajouté Borissov.

Environ 40% de l’énergie électrique dans le pays sont produits par des centrales thermiques au charbon, leur part dans la production totale atteignant en hiver les 60%. Ces centrales et les mines de lignite emploient quelque 30 mille personnes dans la région de Maritsa-Iztok et leur fermeture provoquera non seulement une crise énergetique mais egalement une crise sociale. Il est évident que ces installations polluent l’athmosphère avec des émissions carboniques bien que la Bulgarie est à la 2e place dans l’UE pour la réduction des émissions de ces gaz avec une chute de 8.1% en 2018.

Ces résultats sont évidemment dus également aux centrales thermiques à propos desquelles on affirme qu’elles sont munies des installations et filtres les plus modernes et les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz. Le parlement du pays a pour sa part adopté une résolution spéciale à ce propos obligeant le gouvernement à faire tout ce qui est possible pour sauver la centrale au charbon de « Maritsa-Iztok 2 » appartenant à l’Etat qui croule sous son énorme dette de plus de 800 millions EUR et pour laquelle l’avenir n’est pas du tout clair du point de vue écologique et financier. Cette décision du parlement va à l’encontre du « Pacte vert » et elle n’a pas obtenu le soutien des organisations patronales qui considèrent qu’il s’agit d’une aide de l’Etat non autorisée, une menace pour la libre concurrence et qui insistent pour que le marché détermine sont destin, tout en accusant pour ses problèmes la gouvernance inefficace de  l’Etat de cette centrale.

Les associations patronales bulgares ont éxigé la démission des directeurs de la Holding énergetique bulgare, de la centrale de « Maritsa-Iztok 2 » et de la bourse d’électricité. L’énergie électrique pour l’industrie en Bulgarie est la plus chère en Europe, se plaignent les employeurs. Les tarifs du courant électrique pour le business sont de 20 à 50% plus élevés que dans les pays européens. Cela est dû à la mauvaise gestion qui ne respecte pas les règles du marché et à la corruption dans le secteur de l’énergie, est-il dit dans une déclaration des 4 organisations patronales dans le pays. Dans une lettre à ce propos, les syndicats pour leur part ont donné leur soutien à la politique de l’Etat visant à sauver la centrale de « Maritsa-Iztok 2 » et ont accusé le business de manipuler les tarifs et les faits dans le domaine de l’énergie. Lors d’une rencontre spéciale hier avec l’Association des organisations des employeurs en Bulgarie avec la ministre de l’Energie Téménoujka Petkova il a été convenu de conduire jusqu’au bout la libéralisation du marché de l’énergie électrique et d’amender certaines lois..

La Bulgarie est à la 4e place dans l’Union européenne pour la part de la production d’électricité à partir de charbon dans la production totale d’électricité. Elle n’est devancée que par la Pologne, la Tchéquie et la Grèce. „Sans les centrales au charbon notre système énergetique ne pourrait fonctionner normalement – nous avons déclaré à la Commission européenne que d’ici 2030 elles restent des unités de base pour la production d’électricité”, a dit la ministre de l’Energie Téménoujka Petkova en insistant pour que la transition des centrales au charbon à des installations moins polluantes soit progressive et sans préjudice pour la sécurité énergetique du pays.



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