Еst-ce que les droits des travailleurs sont bien protégés et de quelle manière les syndicats bulgares entendent aider les salariés qui ont perdu leur emploi dans les conditions d’état d’urgence?

Les prévisions pour la Bulgarie indiquent une hausse du taux de chômage de 4,2% en 2019 jusqu’à’a 6.2% en 2020. Les chômeurs nouvellement enregistrés depuis le début de l’année sont plus de 60 000, dont 48 mille ayant droit à des allocations chômage, révèlent les données de la Confédération des syndicats indépendants en Bulgarie (CSIB). Selon les chiffres de l’Agence à l’emploi rien qu’en mars 38 800 employés ont perdu leur emploi et la plupart d’entre eux se sont inscrits au Pôle emploi après la proclamation de l’état d’urgence dans le pays le 13 mars. On observe également une tendance à la hausse du taux des diplômés d’études supérieures par rapport à leur part dans des conditions normales.

Les prévisions des experts de la CSIB annoncent que jusque la fin de l’année le nombre des chômeurs augmentera de 70 000 salariés. C’est pour cette raison que les syndicats proposent plusieurs mesures supplémentaires en soutien aux plus touchés par la crise suite à la pandémie du Covid-19. Il s’agit notamment d’une hausse de l’allocation chômage journalière minimum jusqu’au niveau de 60% du SMIC (c.a.d. 17 leva (8.5 EUR) par jour au lieu de 9 leva (4.5EUR) actuellement), le report des cotisations pour la période de la crise, soutien aux autoentrepreneurs avec de faibles revenus, tout comme un congé payé spécial pour des parents avec des enfants de moins de 14 ans, etc.

L’autre syndicat influent en Bulgarie, la Confédération du travail « Podkrepa », a également proposé au gouvernement un paquet de mesures pour sauver de la famine les ménages qui ont perdu leurs revenus:

"La première et principale mesure consiste à couvrir avec des allocations du budget national les revenus perdus des travailleurs de la manière suivante – à 100% pour les salaires jusqu’à 800 leva (400EUR), 80% des salaires jusqu’à 1 500 leva (750EUR) et 60% pour les salaires jusqu’à 2 500 leva (1250EUR) – a expliqué pour Radio Bulgarie l’experte économique du syndicat Vania Grigorova. – C’est la principale et plus importante mesure qui doit être prise. Au lieu de cela, le gouvernement a proposé de verser 60% du budget et 40% des employeurs qui sont nombreux à ne pouvoir se le permettre, surtout au niveau des plus petites entreprises. Les grandes firmes par contre profiteront de cette formule. Il y a aussi d’autres compagnies qui ne demanderont jamais de l’aide à l’Etat afin de ne pas se faire remarquer par la Sécurité sociale, l’inspection du travail et le fisc. Cela concernera leurs travailleurs qui ne pourront obtenir aucun soutien."

La CT « Podkrepa » propose également une mesure en faveur de ceux qui n’ont pas droit à des allocations chômage. Il s’agit d’un salaire spécial minimum permettant de survivre jusqu’à ce qu’ils trouvent un nouvel emploi. Ceci concerne ceux qui ont travaillé avec des CDD à objet défini, ceux qui ont travaillé sans contrats ou pour un salaire différent de celui officiellement affiché. Le gouvernement a proposé une aide sociale unique pour les mères ou les parents en congé sans solde dans le cadre de près de 200 euros. Selon le syndicat ceci est absolument insuffisant et les critères pour obtenir cette aide sont difficilement réalisables. Pour accumuler suffisamment de moyens pour aider ceux qui en ont le plus besoin, on devrait avoir une imposition fiscale progressive et un impôt sur les entreprises de 40% comme dans les autres pays européens, affirme Vania Grigorova.

Photos: BGNES