C’est dans cette sphère que porte ses efforts la Dr Ivalina Trendafilova*, une jeune chimiste qui concentre ses recherches sur le diagnostic et la thérapie de bon nombre de maladies. Les nanoparticules, en dehors de leurs capacités de dépistage des cellules cancéreuses nouvellement formées peuvent les mettre directement en rapport avec les agents chimio thérapeutiques. 

"On sait que la chimiothérapie non seulement détruit les cellules altérées, mais  n’épargne pas non plus les cellules saines - explique Ivalina Trendafilova. – En incorporant les médicaments dans ces vecteurs que je suis en train de synthétiser nous réussissons à toucher la tumeur ou le tissu contaminé et y faire dégorger l’agent thérapeutique sans empoisonner tout l’organisme, ce qui est une énorme avancée dans ce sens."

Employés comme catalyseurs dans des réactions de désintégration d’agents polluants, les nanotechnologies peuvent aussi jouer le rôle de dépolluants:

"Il s’agit en général de réactions oxydantes, qui assainissent les eaux usées dans divers secteurs de production. Les substances nocives y sont à de très faibles niveaux de concentration et ont estimées dans les normes. Le résultat est leur libération dans la nature. Ces dernières années pourtant, les études montrent que leur accumulation dans les sols et les cours d’eau génère des problèmes considérables. Ces polluants organiques impactent de manière négative la reproduction des espèces et les populations aquatiques. Or les systèmes que je suis en train d’élaborer vont dans ce cens – épurer les micropolluants. Plus précisément – les décomposer jusqu’à obtenir du dioxyde de carbone ou de l’eau, ou du moins jusqu’à obtenir des substances qui ne sont pas aussi nocives que celles qu’on avait au départ."

Les efforts et le dévouement à la science ont récompensé Ivalina Trendafilova avec le plus prestigieux prix dans le cadre du programme „Maria Sklodowska – Curie“. Ce programme est mené à l’université de Namur en Belgique où elle poursuivra ses recherches. Ses projets d’avenir – à l’issue de cette nouvelle étape, forte des connaissances et de l’expérience acquise, Ivalina reviendra au pays pour les partager avec ses collègues. Son rêve, contribuer de cette manière aux avancées de la science bulgare et la hisser au niveau mondial :

„Quand quelque chose te tient à cœur, qui te passionne, qui est ta vocation, tu t’investis à fond, rien ne peut t’arrêter. La science est ma passion, chaque jour est un nouveau challenge qui me pousse à réfléchir, à me documenter, à solutionner les problèmes qui me défient. Je continuerai mes recherches. Se réveiller le matin avec le désir de foncer au travail est un privilège qui n’est pas donné à tous.“ 

* Ivalina Trendafilova est maître- assistant, Dr à l’Institut de chimie organique au centre de phytochimie de l’Académie bulgares des Sciences de Sofia

Elle est l’auteure de dizaines de publications scientifiques dans les nanosciences et les nanotechnologies

Chef de projets pour l’élaboration de nouveaux systèmes nanocomposites et de systèmes d‘apport de flavonoïdes 

Récompensée par de nombreux prix, dont celui du Jeune scientifique (2019) du nom du Prof. Marin Drinov, dans la discipline Nanosciences, nouveaux matériaux et technologies, Sofia, Bulgarie.“

En 2020, elle est une des six nominés au Prix national pour jeune talent dans l’art et la science, décerné par le Fonds national „13 siècles Bulgarie“.

Photos: fund13veka.bg, archives