L’année 2020 qui touche à sa fin n’a pas été particulièrement bonne sur le plan économique mais la crise provoquée par la pandémie du Covid-19 n’a heureusement pas atteint les niveaux de la Crise financière mondiale de la période 2008-2009. Les banques à travers le monde et en Bulgarie sont entrées dans cette crise en état de bonne capitalisation et en position de liquidité stable, ce qui a permis au système bancaire de s’affirmer comme secteur stratégique qui a continué de travailler à pleine vitesse. En raison des impacts économiques du Covid-19, La Banque nationale de Bulgarie (BNB) a imposé un moratoire sur les paiements des crédits  à hauteur de 4,5 milliards d’euros. Ce dernier a assuré une bouffée d’air aux créanciers mais a dans le même temps provoqué une baisse du bénéfice des banques – au début du mois d’octobre leurs résultats étaient toujours positifs mais toutefois inférieurs de 45% par rapport à l’année 2019.

Vers le milieu de l’été l’octroi de crédits a été rétabli, les taux d’intérêts demeurant inchangés et les crédits d’hypothèque ayant pour leur part de nouveau atteint leur niveau d’avant la crise. Selon des données de la BNB, vers le mois d’octobre dernier le montant des crédits de consommation et d’hypothèque ont enregistré une augmentation de 7,1%. En d’autres termes – les prévisions d’une brusque chute dans la demande de crédits en raison de la pandémie ne se sont pas réalisées. Pour ce qui est des dépôts – vers la fin octobre ceux des ménages bulgares sont estimés à environ 29,43 milliards d’euros, ce qui montre une augmentation des épargnes des ménages de 8,6% par rapport à l’année dernière. 

Malgré leurs besoins, les compagnies sont aussi devenues assez prudentes en contractant de nouvelles dettes. C’est ainsi que s’expliquent les constats de la BNB pour une croissance symbolique des crédits.

La Banque bulgare de développement en fait exception (BBD).

Au moment de l’application des premiers gestes barrières contre le Covid-19 en mars dernier, la BBD a été autorisée par le gouvernement à créer deux programmes anti-crise en soutien de personnes physiques dont le travail est bloqué par la pandémie, ainsi des programmes en soutien du business.

Dans une interview pour Radio Bulgarie, l’économiste en chef de la banque publique Ilia Lingorski a fourni des détails sur l’objectif des programmes susmentionnés et leur avancée.

Selon lui, par le biais des crédits octroyés a été assurée une bouffée d’air aussi bien au business qu’aux gens dont les revenus ont sensiblement diminué à cause des mesures antiépidémiques.

Dans le cadre de ces programmes la BBD garantit 80% du montant des crédits, les banques commerciales décidant de leur côté d’accorder des prêts au profit de clients de tous le pays.

68 millions d’euros est le total des fonds accordés à plus de 1000 compagnies ayant demandé de l’aide dans le cadre du deuxième programme de la banque se rapportant au business. 8 autres banques commerciales sont partenaires de la BBD dans le cadre de ce programme.

Les compagnies que nous avons assistées financièrement fonctionnent dans tous les secteurs de l’économie. Pour nous ont été prioritaires surtout les secteurs fortement touchés par la pandémie – commerce, tourisme, transports, ainsi que les compagnies de production. Nous avons été autorisés par le Conseil des ministres et la Commission européenne d’élargir les dimensions du programme, de manière à ce que les PME puissent également bénéficier de crédits à hauteur de 500 000 euros. Le délai dans lequel les PME peuvent se porter candidates à bénéficier de cette aide financière a été prorogé jusqu’au juin 2021.

L’élargissement des dimensions du programme permet l’octroi de crédits également à des grands producteurs et entreprises assurant de l’emploi dans des régions entières. 23 000 personnes physiques en ont également profitées.

Quel est le bilan de l’activité de la BBD dans le cadre des deux programmes ?

L’effet qualitatif des programmes s’exprime dans la liquidité de plus de 118 millions d’euros accordés au cours des quelques derniers mois – explique Ilia Lingorski. – L’effet général des mesures que le gouvernement réalise à travers les programmes de la BBD peut être facilement constaté grâce au dynamisme de l’emploi et du chômage. Le taux de chômage en Bulgarie n’a heureusement pas enregistré la brusque hausse à laquelle on s’attendait au printemps, ce qui prouve que les mesures fiscales et de liquidité ont eu des effets positifs.

A l’occasion de la fête professionnelle des banquiers qui est le jour de la saint Nicolas, l’économiste en chef de la BBD a salué tous ses collègues en leur souhaitant une bonne santé et a également exprimé ses remerciements à ses partenaires des banques commerciales avec l’aide desquelles la banque publique réussit à se rapprocher d’un plus grand nombre d’entrepreneurs, de sociétés et de personnes physiques ayant besoin de cette aide financière.