Le parlement à la vie la plus courte dans notre histoire moderne. C’est de cette manière que nous pouvons décrire le dernier parlement bulgare. En moins d’un mois de vie, les 240 élus ont tenu 8 séances. En raison du Covid-19, une partie des parlementaires n’a même pas pu assister à aucune de ces séances en prêtant serment lors de l’inauguration solennelle en ligne.

Le mandat qui a pulvérisé le record de courte vie a été marqué par une dose jamais vue de populisme, est persuadé le député du Mouvement des droits et libertés Halil Letifov.

„Les 70 projets de lois qui ont été déposés en témoigne, a-t-il-commenté dans une interview pour la Radio nationale. Et cela à la lumière de l’impossibilité de former un gouvernement. Le plus grand problème que nous avons constaté était que personne ne voulait parler à personne.“

On se souviendra de la 45e Législature du parlement également par l’adoption d’une seule loi – le Code électoral, qui a été très controversé, a dit pour la RNB le prof. en politologie Todor Galounov, de l’université de Véliko Tarnovo. Selon lui, le parlement a démontré que “l’actuelle génération de politiques en Bulgarie travaille difficilement dans le consensus”: Le syndrome de l’idée d’avoir un seul parti fort et une opposition fragile qui ne le gêne pas trop, semble bien présent dans la société bulgare » est la conclusion du prof. Galounov.

Tous les 6 partis dans le parlement on transformé la législation en propagande et en campagne électorale – a souligné dans une interview pour la RNB la politologue Tatiana Bouroudjieva. Bien qu’on s’attendait à une courte vie de cette Assemblée nationale, personne ne s’attendait à ce qu’elle soit aussi courte pour qu’elle ne puisse pas fonctionner comme un législateur. Malgré tout on est partiellement parvenu à un consensus sur une des exigences principales des partis de la contestation – les amendements au Code électoral.

„Le changement le plus important à mon avis est la mise en place d’une circonscription électorale “A l’étranger”, souligne la politologue. Reste à voir combien de mandats de députés elle sera autorisée à élire. De toute façon la représentativité ne sera pas suffisante”.

Selon Bouroudjieva les espoirs de voir combien d’expatriés vivent à l’étranger par le recensement national en septembre sont plutôt aléatoires:

„Il n’y a pas de mécanismes prévus pour qu’ils soient informés, il n’y a pas d’enquêteurs qui pourraient se rendre chez les expatriés dans les grandes communautés bulgares en Ukraine, Moldavie, Allemagne, Grande-Bretagne, USA. Ce que des collègues de l’Institut national de la statistique m’ont dit c’était que les Bulgares à l’étranger seront comptés par les recensements nationaux des différents pays.“

En jetant un regard sur les 2 prochains mois, la politologue Tatiana Bouroudjieva s’attend à ce que la future 46e Législature de l’Assemblée nationale soit encore plus variée et que le nombre des partis augmentera. On s’attend également à ce que le classement des trois premiers soit modifié:

„Il existe un assez grand groupe de gens de plus de 65 ans qui ne sont pas allés aux urnes et qui pourraient le faire cette fois. Il est possible que chacun des partis gagne ou perde un peu, mais ce ne sera pas dramatique par rapport au résultat du dernier vote du 4 avril. On ne change pas si vite de préférences et de motivation, mais par contre nous avons eu un parlement très intéressant. Quelles sont les conclusions des gens en regardant son fonctionnement et l’incapacité de former un gouvernement pour la première fois dans l’histoire moderne du pays, reste à voir.“

Version française: Vladimir Sabev

Photos : Ani Petrova et BGNES