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Des crises d’angoisse à la dépression permanente: comment réagit-on à la pandémie de Covid ?

Photo: pixabay

Qu’il s’agisse d’une guerre, d’un cataclysme naturel ou d’une épidémie n’a pas d’importance. Il est normal que toute situation extrême échappant à notre contrôle crée un sentiment d’impuissance et de vulnérabilité, ce qui entraîne parfois des traumatismes psychologiques. La détérioration de la santé mentale devient une pandémie parallèle pour l’Europe. Elle menace la santé mentale globale sur le continent, surtout celle des jeunes gens, indiquent des données de l’Organisation mondiale de la santé. Ces craintes sont partagées par les employés du Centre de soutien psychosocial de la Croix rouge bulgare ayant son siège à Plovdiv. Depuis le début de la crise du Covid, ses psychologues ont fourni des consultations gratuites à plus de 4000 Bulgares souffrant de troubles psychologiques causés par la pandémie. Il s’agit surtout de femmes et de plus en plus fréquemment de jeunes gens.

« Nous avons une dynamique des problèmes. Alors qu’en 2020 nous étions confrontés à la panique, nous avons à présent affaire à l’anxiété. Elle est due aux nombreux éléments d’incertitude, au long confinement, à la perte d’emploi ou de gens proches. Cela provoque une augmentation du taux de Bulgares en état dépressif », dit Tanya Gueorguiéva, directrice de la branche régionale de la Croix rouge bulgare. « 43% des gens qui contactent notre Centre de soutien psychologique sont des femmes et 33% des hommes. En outre le profil des personnes ayant besoin d’une consultation change. Des gens de plus en plus jeunes nous contactent. Et nous recevons des appels du pays entier, pas seulement de Sofia, bien que nos numéros téléphoniques ne soient pas encore très connus. »


Peur de la contamination, de la maladie et de la mort. Peur de la solitude, du chômage et de la pauvreté. Peur pour la vie de nos proches et impuissance à les protéger. Et surtout perte de contrôle sur notre propre vie. « Il y a des Bulgares qui ont entièrement consacré leur vie à la recherche d’informations sur ce qui se passe pendant une pandémie. C’est une vie passée dans les nouvelles en ligne, ce qui a un effet néfaste sur leur santé mentale. Ces gens cherchent à survivre en se transposant dans un environnement virtuel, ce qui est lié à une augmentation de l’anxiété et peut déclencher des états dépressifs conduisant à des attaques de panique », dit BilyanaKaradjova, coordinatrice du centre d’appel à Plovdiv. Et d’ajouter :

« Nous avons de plus en plus de jeunes gens d’âge actif. Ceux qui font appel à nos services ont perdu leur emploi, ils sont désormais dans le groupe des chômeurs de longue durée et sont plongés dans un grand isolement social. En s’approfondissant, cet isolement les empêche de trouver du travail et les fait se renfermer de plus en plus sur eux-mêmes. Ils se retrouvent ainsi dans un cercle vicieux. C’est la tendance que nous observons. »


Selon les psychologues la peur, l’insécurité et l’isolement ont également des conséquences pour les relations familiales. « Beaucoup de gens s’adressent à nous suite à un effondrement mental causé par la séparation d’une personne proche, qu’il s’agisse de divorce ou du départ d’un partenaire intime », affirme BilyanaKaradjova. Selon elle la crise du Covid a mis au grand jour les relations familiales instables et disharmonieuses.


Et que dire des violences conjugales en situation de Covid ? Les signalements de tels délits ont plus que triplé au premier semestre de 2021, avertit le Parquet régional de Sofia. La pandémie du coronavirus provoque des séquelles psychologiques imprévisibles et seul le temps nous dira si les Bulgares réussiront à les surmonter, s’accordent à dire les psychologues.

Version française : Christo Popov

Photos : pixabay, CRB


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