66 000 immeubles d’habitation en Bulgarie ont besoin de rénovation d’après la Stratégie nationale du fonds immobilier. Une grande partie sont des HLM dont la construction a démarré dans les années 50 du siècle dernier.

Si vous pensez que de tels immeubles en préfabriqué ne se trouvent que dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, vous serez peut-être surpris d’apprendre que les tout premiers sont apparus aux États-Unis, et en Europe il y en a aussi en Grande-Bretagne et en Allemagne.

« Le premier immeuble d’habitation de ce type est construit en Bulgarie en 1958 dans le quartier « Zapaden park » (Parc de l’Ouest) à Sofia et il existe toujours », raconte Alexandre Prédov dont le hobby est de créer des modèles en papier d’immeubles en préfabriqué. « J’avais décidé que ma première série de modèles serait composée de bâtiments emblématiques qui ont leur histoire et leur importance culturelle. A première vue cet immeuble n’a pas l’air d’être en préfabriqué, parce qu’il a un toit à deux niveaux couvert de tuiles. »

Alexandre ne partage pas les réserves exprimées quant à la solidité et la résistance de ces HLM dont on dit souvent qu’ils ne sont pas fiables et pourraient même devenir dangereux après 50 ans de durée de vie.

« Les dangers existants se cachent surtout dans le mauvais entretien des immeubles. Le problème majeur sont les joints entre les blocs en préfabriqué, qui doivent être inspectés et renforcés après un certain  temps. »

Alexandre n’hésite pas à recommander aux étrangers ou aux Bulgares venus d’autres villes d’acheter ou louer un logement en préfabriqué.

« Pourquoi ne le proposerais-je pas ? Un Bulgare sur quatre vit dans un immeuble en préfabriqué, ça n’a rien de terrible. C’est une question de préférence personnelle et d’efforts d’entretien et de rénovation qui devront être faits à un moment donné. »

Un souvenir d’enfance motive l’accessoiriste de films et de clips publicitaires Alexandre Prédov à se mettre à confectionner des maquettes des HLM. En 2017 il achète une maquette à monter soi-même d’une maison de la Renaissance bulgare pour son fils. Mais le montage s’avère plus compliqué que prévu et ils renoncent après un mois d’efforts. Le jour suivant son attention est attirée par un immeuble proche en préfabriqué qu’il prend en photo et avec l’aide d’un programme informatique il en fait un schéma, puis une maquette. Ainsi l’étude de la construction d’HLM et leur recréation en carton devient une passion.

« J’avais un modèle d’un édifice imaginaire. L’idée m’en était venue aux premiers jours de la pandémie en 2020. Une des dernières photos que j’avais postées sur une plateforme dédiée avant les restrictions antiépidémiques montrait les immeubles 67 et 68 du complexe d’habitation Droujba 1. Quelques jours plus tard j’ai été contacté par un sculpteur italien qui m’a demandé de lui envoyer l’original. Il a dit qu’il cherchait depuis longtemps un tel édifice, parce que son projet « L’homme résistant » qui représente un homme à genoux en appui sur les mains ressemblait à l’image des immeubles. Une semaine plus tard il a fait un collage d’après les photos, et moi-même j’ai fait un modèle en papier d’après ce collage. Avec ce collage et mon modèle cet Italien a fait plusieurs expositions dans son pays pendant la pandémie. Nous sommes toujours en contact, il organise actuellement notre participation à une nouvelle exposition. »

Version française : Christo Popov