Il n'y a que deux jours pendant la Semaine Sainte avant la Résurrection du Christ qui offrent à chaque famille chrétienne la possibilité de décorer les œufs de Pâques, et le Jeudi Saint en fait partie. La tradition veut que le premier œuf soit toujours coloré en rouge, puisqu'il incarne de mystère de la Résurrection, de la vie éternelle et du salut de l'âme à travers le Christ qui a vaincu la mort avant de ressusciter. D'autres estiment cependant que la couleur rouge symbolise le sang que Jésus a versé pour que nos péchés soient pardonnés. Et l'œuf lui-même symbolise un nouveau commencement et une régénération du cycle de la vie. Casser sa coquille est considéré comme une libération des chaînes du périssable.

Mis à part les œufs teints de façons traditionnelle, enracinés dans la tradition orthodoxe, il existe de nombreuses techniques de décoration grâce auxquelles des œufs servant de décoration ou de cadeaux pour la famille et les amis peuvent être peints. C'est également le cas des architectes Tanya Simeonova et Hristo Lazarov, chez qui la décoration des œufs est considérée comme une tradition familiale, frisant le métier d‘art:

« Il y a longtemps que j'ai commencé à décorer des œufs en lapins pour mes enfants, mes proches et mes amis. Quand les enfants ont grandi, j'ai continué à le faire pour nos amis avec qui nous nous réunissons à Pâques », raconte Tanya Simeonova sur Radio Bulgarie. « Et donc, d’année en année, même si je n'avais pas beaucoup de temps en raison d'autres engagements, je suis toujours arrivée à décorer au moins 10-15 œufs différents. Ils ne sont pas peints, mais sont vidés des jaunes et des blancs à l'avance, et ensuite c'est à moi de trouver un moment propice pour les décorer. Je suis fan des couleurs de la terre, j'utilise donc toujours des couleurs plus foncées que celle de l'œuf. Je ne manque pas de les orner de divers éléments rouges ou bleus car ce sont les couleurs que je préfère. »

Pour les décorer, Tanya utilise des lacets, des perles, ainsi que divers bâtons ou piques, à l'aide desquels elle les façonne en forme de bouquet.

En plus de la décoration unique, dans les jours précédant et suivant Pâques, la maison du couple est envahie par l'arôme spécifique de la brioche qui ne laisse pas indifférents même ceux qui sont au régime. Une recette que la belle-mère lui a apprise et que Tanya souhaite transmettre un jour à sa belle-fille. Voici ses ingrédients secrets, sans lesquels le goût de la brioche ne serait certainement pas le même :

« La recette de la pâte suffit pour cinq ou six moules à cake assez petits. Il vous faut 10 œufs, 4 cuillères à café de farine et de la levure chimique, 3 cuillères à café de sucre, 2 cuillères à café d'huile et 1 pot de yaourt. De plus, 500 grammes de noix, 250 grammes de raisins secs, 250 grammes de fruits secs, 2 cuillères à café de cannelle, 2-3 gousses de vanille et de l'essence de rhum doivent être ajoutés à la pâte. Celle-ci doit être pétrie avec une spatule, pas avec les mains, puis répartie dans 5 ou 6 moules à cake qu'on enfourne durant 30 minutes à 220°C. »

Même s'ils aiment voyager et qu'ils gardent de beaux souvenirs de diverses destinations européennes et mondiales, les Lazarov célèbrent toujours Pâques en Bulgarie. Ils participent à l'office en la cathédrale patriarcale « Saint-Alexandre Nevski » ou à l'église dédiée à Sainte Parascève dans l'un des villages proches de Sofia, où ils vivent dans une vieille maison typique de cette région, qui a été rénovée selon leur conception architecturale. 

C'est l'une des nombreuses bâtisses que la famille a imaginées et conçues pendant les plus de 40 ans de leur parcours professionnel. Bien qu'ils conçoivent des édifices de différents types, la priorité de cette famille d'architectes reste la conception de résidences secondaires dans lesquelles chaque Bulgare peut découvrir la maison de ses rêves.

Photos : archives personnelles