Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Une Bulgare en Israël : "Les enfants ici sont des fleurs brisées"

Gaza, 15 octobre 2023

Les troupes israéliennes ne cessent de se masser près de Gaza en attendant le début de l’offensive terrestre contre les combattants du Hamas. Une guerre effrayante et horrible, vue par les Bulgares qui l’observent en première ligne. "Israël a enterré ses morts et mène une guerre sur plusieurs fronts. Il y a une vague de manifestations dans le monde entier. On a l’impression que le conflit sort de ses confins régionaux. C’est inquiétant", c’est ce qu’a déclaré Téodora Asher en décrivant à la RNB la situation en Israël, une dizaine de jours après "l’attaque terroriste la plus importante qu’Israël ait jamais connue". Elle s’est rendue à un des points d’accès à la bande de Gaza où elle a été le témoin d’une scène surréelle :  

"Je dirais que cent mille  personnes étaient déjà évacuées des agglomérations aux environs de Gaza du côté israélien. Du côté de Gaza, il y en a plus de 2 millions qui fuient également. Un couloir humanitaire a été ouvert pour permettre à la population concentrée dans la ville de Gaza et le Nord de la bande de Gaza de se déplacer vers le Sud, en direction de la rivière Gaza. Du côté israélien, la population civile des territoires qui ont fait l’objet des attaques, dont deux villes, a déjà été évacuée. C’est une zone militaire à présent, déserte et abandonnée : le sol, le ciel et le calme avec des explosions à l’arrière-plan, un tableau surréel. La zone est interdite d’accès dans un périmètre de 4 km, les habitants passent la plupart du temps dans les abris antiaériens. Ce qui se passe sur le territoire d’Israël dans son intégralité est du jamais vu, tout le peuple est mobilisé comme un seul homme".

Gaza, 15 octobre 2023

Une autre Bulgare, la graphiste Paloma Lanzmann, décrit elle-aussi la mobilisation inédite de la société civile en Israël :

"Les commerces sont vides mais ce n’est pas dû à une suspension des livraisons mais au fait que le peuple tout entier a tout acheté pour l’expédier aux soldats et à ceux qui vont rejoindre le front".

Paloma Lanzmann a élevé sa fille à Tel-Aviv et n’envisage pas de quitter le pays en guerre.

"Ma fille a grandi ici. Elle a servi dans l’armée. Nous faisons déjà partie de la vie israélienne. Mon grand amour pour la Bulgarie ne s’en trouve pas entamé et j’y vais toujours quand je le peux mais ce n’est pas le bon moment. Dans une telle situation on a tendance à être plus soudé".

Mme Lanzmann n’est pas en contact permanent avec la communauté bulgare à Tel-Aviv mais elle se renseigne auprès de l’ambassade bulgare et des sources officielles d’information car les médias n’ont pas interrompu leur activité.

"Ici le système d’accès à l’information est très bien régulé et l’on peut se renseigner partout. A ce que j’en sache, les Bulgares qui ont une double nationalité et qui sont la majorité, n’envisagent pas de retourner en Bulgarie. Ceux qui rentrent sont les touristes qui ne peuvent pas rester. Je pense qu’il y a une organisation prévue, il y a des vols disponibles, on peut acheter des billets pour différentes compagnies, l’information est publiée sur le site de l’ambassade bulgare. Honnêtement, je ne vois pas de panique. Certes, c’est choquant pour quelqu’un qui ne connaît pas cette réalité."

La tension n’a pas baissé depuis les premières attaques du Hamas sur la population civile. Paloma Lanzmann décrit la vie sous les obus :

"Nous habitons dans un appartement situé dans un des meilleurs quartiers de la ville. Bien que Tel-Aviv ne soit pas la capitale, c’est la plus grande ville où la population est  concentrée majoritairement. Nous avons des pièces blindées dans nos immeubles où nous pouvons nous abriter et ne pas nous précipiter vers un abri commun comme c’est le cas pour les plus anciens bâtiments. C’est très dur et accablant d’un point de vue psychologique, nous avons dû télécharger une application mobile qui nous alerte. C’est horrible."

Gaza, 15 octobre 2023

Cette situation est particulièrement traumatisante  pour les enfants :

"C’est atroce ! A mon avis, c’est le plus grand traumatisme laissé par la guerre car ce sont des fleurs brisées qui ne pourront jamais se débarrasser de cette angoisse et cette douleur."


Edition : Eléna Karkalanova

Interviews réalisées par Diana Dontcheva (RNB Horizon)

Version française : Maria Stoeva




Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Les poissons en mer Noire s’enfoncent en profondeur pour fuir la chaleur

La température élevée de l’eau qui a atteint 30 degrés au sud de la côte de la mer Noire, a repoussé les poissons vers l’intérieur de la mer. En raison de la canicule accompagnée des courants atypiques continus du Nord, les gobies et les rascasses..

Publié le 12/08/24 à 13:00

10 nouvelles stations de métro à Sofia d'ici 2027...

D'ici 2027, Sofia aura 10 nouvelles stations de métro, comme indiqué par le maire Vassil Terziev qui a inspecté le chantier. A ses dires 46% des habitants de la capitale empruntent chaque jour le métro. Vassil Terziev a assuré que Sofia sera aussi une..

Modifié le 10/08/24 à 09:21

Météo : Chaleur estivale…

Week-end de chaleur avec quelques cumulus et risques d’averses dans le Centre et l’Est du pays. Les températures matinales seront comprises entre 15° et 21°C, 15 degrés à Sofia. Les valeurs maximales varieront entre 30° et 36°C. A Sofia le mercure..

Publié le 09/08/24 à 20:00