La Bulgarie est à la veille de la première rotation de premiers ministres de son histoire démocratique, comme convenu il y a neuf mois entre les deux plus grands groupes à l’Assemblée nationale, ceux de GERB-UFD et de « Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique » comme condition à la constitution d’un gouvernement et une sortie de la crise politique. Ce changement de places au Conseil des Ministres va-t-il bien se passer ou la Bulgarie sera-t-elle à nouveau confrontée à des élections législatives anticipées ?
En début de semaine le président a reçu les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale pour deux jours de consultations précédant la remise vendredi 15 mars d’un mandat de formation d’un gouvernement au plus grand groupe parlementaire, celui de GERB-UFD. Les partis de l’opposition s’y sont déclarés en faveur d’élections législatives anticipées, car, pour citer la présidente du PS Kornélia Ninova, « ce gouvernement et cette majorité parlementaire sont néfastes pour la Bulgarie ». Mais les partis impliqués dans ce gouvernement déchiré de conflits, GERB-UFD et PlC-BD, ont signalé qu’ils feraient le nécessaire pour rester au pouvoir et former un nouveau cabinet, et le Mouvement pour les droits et libertés, qui soutient GERB, a fait savoir qu’il allait demeurer un facteur de stabilité.
La sociologue de l’institut Trend Evélina Slavkova est plutôt optimiste sur la durée de vie du gouvernement et pense que la rotation nous aidera à tirer certaines conclusions :
Elle nous donnera les réponses à deux questions : qui est prêt à renoncer à ses lignes rouges et à quel point et aussi quelles sont les véritables relations entre les partenaires dans cette « non-coalition ».
Le sociologue Kolyo Kolev ne soutient pas la thèse que de nouvelles élections législatives confirmeraient l’actuel statu quo au parlement. Il estime que le mécontentement au sein de l’opinion publique est considérable et que cette grogne pourrait exploser dans un scrutin anticipé. « C’est bien pour cela que les soi-disant analystes martèlent que ce n’est pas la peine de faire de nouvelles élections, parce que les choses resteraient inchangées », dit-il, ajoutant :
Il y a une énorme demande pour une nouvelle formation politique qui attirerait les espoirs de la société que quelque chose pourrait changer. Outre l’éventuel projet politique du président, d’autres formations se présentant comme alternative au statu quo actuel auront un rôle à jouer dans la redistribution des cartes en cas d’élections anticipées.
Il y aura un nouveau gouvernement constitué avec le premier mandat : tel est le pronostic du maître de conférences Vénélin Stoytchev de l’Institut de Philosophie et Sociologie de l’Académie bulgare des Sciences :
Il y aura un accord, mais la question est de savoir quel effet aura cette rotation sur notre société et notre développement. Je pense qu’il est important de passer par ces processus comme société démocratique. Le gros problème est que nous n’avons pas une véritable séparation des pouvoirs.
Cependant le discours public de certains politiques génère des tendances négatives, estime Vénélin Stoytchev :
C’est un problème, parce qu’il y a des gens qui éprouvent un plaisir malsain à écouter ce type de discours depuis la tribune parlementaire et d’autres institutions publiques. Alors que la politique commence quand on arrête de parler des gens et du peuple, quand on comprend qu’il y a des citoyens et que ces citoyens ont des intérêts et s’unissent pour les défendre. Quand la société est forte, l’État est fort. Et comme nous n’avons pas une société forte, nous avons un État corrompu qui érode les possibilités de développement de la société.
Photos: BTA, BGNES, Annie Pétrova
Édition : Yoan Kolev, sur des interviews de Diana Dontchéva et Snéjana Ivanova de la chaîne info de la RNB (Radio Horizon) et Ivanka Petkova de RNB-Plovdiv
Version française : Christo Popov
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