Pour l’Église orthodoxe bulgare, le 15 août est une des plus grandes fêtes chrétiennes, celle de la Dormition de la Mère de Dieu /Assomption chez les catholiques/, c'est-à-dire sa mort, entourée des apôtres, mais aussi sa résurrection et sa glorification. Car Marie aurait été élevée par Dieu jusqu'au Royaume céleste du Christ dans la plénitude de son existence, spirituelle autant que corporelle. Marie, selon la tradition de l'Église orthodoxe, serait montée au Ciel dans son corps, ce qu'elle appelle l'Assomption de la même manière que l'Église catholique. A 64 ans, alors qu’elle était absorbée dans ses prières dans le jardin situé au pied du mont des Oliviers, appelé Gethsémani, l’ange Gabriel vint à sa rencontre arborant une branche de palmier pour lui annoncer que dans 3 jours, elle rejoindrait le royaume des cieux.
En ce 15 août, des milliers de fidèles envahissent les églises et les monastères pour rendre hommage à la Vierge. Dans l’esprit de chaque chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou autre, le personnage de la Vierge Marie incarne la douceur et la tendresse de la mère protectrice, dévouée à son fils et charitable et clémente à l’égard des fidèles. Ce qui explique peut-être le nombre impressionnant d’icônes qui lui sont consacrées.
"La Mère de Dieu est la protectrice bienaimée de chaque chrétien et de toute l’humanité", déclare Pacôme, évêque de Branitchévo et premier vicaire du métropolite de Sofia dans une interview accordée à Radio Bulgarie. "Chacun qui adresse à elle ses prières, ressent sa protection, son aide, son amour. Les gens vénèrent la Sainte Vierge car elle a porté en son sein le Fils de Dieu. Elle entend les prières non pas pour satisfaire nos besoins matériels mais pour ouvrir nos yeux à la connaissance du Vrai Dieu."
Sainte protectrice des mères et de la famille, la Sainte Vierge entend les prières des malheureux et des affligés pendant les moments éprouvants. Ce sont les icônes miraculeuses où elle est représentée, qui constituent un lien vivant avec elle. En ce recueillant devant ces images les fidèles prient pour son intercession.
"En effet, nous avons de bons exemples," poursuit l’évêque, "d’icônes miraculeuses, surtout dans les stavropégies (un monastère ou une église qui dépend directement du patriarche – N.d.T.), les monastères de Batchkovo, de Troyan, de Rila, nous avons été les témoins de leurs miracles. Nous nous souvenons que lorsque nos infirmières étaient détenues en Lybie où elles ont passé de longues années en prison, nous avons rassemblé les trois icônes et nous avons prié. Alors la sainte Verge a eu pitié et les infirmières sont retournées dans leur patrie après beaucoup de souffrances et d’épreuves. Pour nous, c’était un vrai miracle et nous étions très reconnaissants. Cela reste un souvenir très important. Chaque icône de Dieu, de la sainte Vierge, des saints et des anges est miraculeuse. Cela dépend de notre foi et confiance en Dieu, la sainte Vierge et les saints qui répondent à nos prières. Certes, il y a des icônes orthodoxes qui ont acquis plus de gloire à cause des prières des fidèles et des personnes qui traversent une épreuve. Ces icônes gardent encore leur pouvoir miraculeux."
Les deux semaines précédant la fête sont réservées au Carême et aux prières qui élèvent les âmes des fidèles.
"C’est un moment de grâce quе l’on doit consacrer à l’abstention de certains aliments et surtout laisser ses pensées aller à Dieu et à la sainte Vierge, méditer sur la vie spirituelle à laquelle nous sommes tous appelés. C’est bien qu’il y ait des offices pendant cette période, un canon de prières célébré chaque soir dans les églises et les monastères pour que nous puissions nous débarrasser des soucis du quotidien et élever notre esprit vers Dieu."
Version française : Maria Stoéva
Photos : Darina Grigorova, BGNENS, archives
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