Еn deux rotations, l’avion du gouvernement "Airbus" a rapatrié en deux jours 169 Bulgares et leurs familles du Liban après l’escalade des tensions dans la région.

Les gens qui tout au début des attaques ne prenaient pas cette menace au sérieux, se sont vite sentis en péril et ont cherché leur salut en Bulgarie. D’après le ministère des Affaires étrangères quelques 400 Bulgares habitent au Liban. Ils restent en contact avec l’ambassade de Bulgarie à Beyrouth. Le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs appelé les citoyens bulgares à annuler tous les voyages à destination du Liban et quitter immédiatement le territoire libanais.

La situation est grave au Proche-Orient. L'armée israélienne a annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir commencé à mener des "raids terrestres ciblés" dans des villages du sud du Liban. De son côté, l'Iran a tiré, mardi, près de 200 missiles balistiques sur Israël en réponse à l'assassinat des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, alors que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis de riposter.

Pour le moment, les civils en Israël ne sont pas directement menacés, estime l’expert Vélizar Chalamanov, ancien ministre de la Défense, qui déclare quand-même : "Il serait irresponsable d’en déduire qu’il n’y a pas de risques pour la Bulgarie".

"C’est certain que dans un cadre militaire, ces attaques n’ont pas de sens. Il s’agit surtout pour l’Iran d’un moyen de communication et de politique", a indiqué Chalamanov en poursuivant : "Pour comprendre cette crise, il est beaucoup plus important de se rendre compte qu’elle s’inscrit dans la grande guerre que la Russie a lancée contre le monde libre en attaquant l’Ukraine. Ce qui se passe au Proche-Orient ne peut être compris que dans le contexte de cette guerre où d’un côté, il y a la Charte de l’ONU et l’aide accordée à l’Ukraine par le monde libre et de l’autre, la Russie soutenue par l’Iran, la Corée de Nord et la Chine. C’est ça le contexte du conflit au Proche-Orient."

"Je ne crains pas l’incapacité d’Israël et de l’armée israélienne à faire face à cette situation quand bien même elle est  incertaine et complexe. Cela ne veut pas dire que je souscris à tout ce que l’armée fait. Néanmoins, chaque chose a sa cause bien concrète", a déclaré à Radio Bulgarie David Avishaï qui habite en Israël depuis 1991. Nous l’avons contacté par l’intermédiaire de "Shalom", l’organisation des associations  des Juifs de Bulgarie.

David Avishai revient au tout début de la guerre à Gaza le 7 octobre l’année dernière ce qui à ses dires a été provoqué par les multiples attaques depuis son territoire lors desquelles des citoyens israéliens avaient été kidnappés, violés, volés. 

"Je vous donne l’exemple de deux voisins dont l’un est moins fort. Si le plus faible décide de nuire au plus fort, celui-ci lui rétorquera de manière à le faire renoncer à jamais à de telles tentatives."

Quant à la situation au Liban, Avishaï est convaincu que ce conflit est provoqué par les attaques de missiles, drones et Katiouchas contre Israël depuis le territoire du Liban : 

"Le gouvernement a été contraint d’évacuer les gens des régions du Nord d’Israël pour les garder en vie car là-bas, ils étaient tout le temps sous les tirs. Israël a pourtant la chance d’être très bien équipé ce qui lui permet d’intercepter plus de 90% des missiles lancées sur lui."

Un conflit a toujours plusieurs côtés, et pourtant les Israéliens issus de différentes ethnies et couches de la société devraient trouver un moyen de coexister sans se distancier l’un de l’autre. 

"Les raisons des clivages ne résident pas dans les gens eux-mêmes ou les militaires, elles viennent de la gouvernance du pays. Qui plus est, on peut déduire du comportement du premier ministre qu’il veut garder son pouvoir à tout prix voire en sous-estimant certains des ennemis de son pays. Il faut créer une commission d’Etat pour établir comment une organisation terroriste a pu infliger un tel coup à Israël", dit en conclusion David Avishaï.

Version française : Maria Stoéva

Photos : BTA, BGNES