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Mila Popova ou l’art de tisser des passerelles entre tradition et modernité

Photo: archive personnelle

Sommes-nous en mesure d’influencer les dynamiques sociales et de bâtir une société plus épanouie, plus confiante et empreinte d’optimisme, où chacun pourrait s’exprimer pleinement ? Certains Bulgares en sont persuadés : les opportunités existent partout, encore faut-il savoir les discerner et s’y investir avec conviction et passion. Et l’impact ne se limite pas à autrui : il transforme aussi nos propres vies, nous insuffle l’élan nécessaire pour aller de l’avant, nous permet d’entamer chaque journée avec un sourire ou, tout au moins, de nous évader un instant du poids des charges quotidiennes.

C’est précisément cette philosophie qui anime Mila Popova, figure incontournable de la scène culturelle de Bourgas. À la tête de l’Etno Café, un établissement rattaché à l’entreprise municipale de  tourisme et niché au cœur de la cour du Musée ethnographique de la ville, elle s’attache à faire vivre le patrimoine bulgare sous un prisme contemporain.

Mila fait partie de ces figures essentielles qui œuvrent loin des projecteurs et dont le nom reste méconnu du grand public. Non pas que son action soit anodine – bien au contraire – mais parce qu’elle refuse obstinément de se mettre en avant. Par modestie ou par conviction, elle a d’abord décliné toute demande d’interview, persuadée que ses actes parlent d’eux-mêmes bien mieux que les mots. Ce n’est qu’en réalisant que son témoignage pourrait inspirer des artistes et ensembles amateurs au-delà des frontières bulgares à s’engager dans les concerts caritatifs qu’elle organise qu’elle a accepté de prendre la parole.


Il y a deux ans, Mila Popova, une Bulgare pleine de détermination, prend une décision qui va redéfinir l’essence d’un lieu paisible au cœur de la ville de Bourgas. Un jardin pittoresque, devenu un havre de tranquillité pour les habitants de la ville, se transforme en un espace de musique vivant et vibrant. Ce jardin, où les habitants aiment prendre un café, se transforme peu à peu en un lieu de rencontre musicale où les visiteurs, debout, savourent les concerts.


Ainsi, naissent deux saisons de concerts intitulées "Ethnopalette de printemps" et "Ethnopalette d'automne". Ces événements, d’une ampleur inattendue, rassemblent des artistes de tous horizons, des chanteurs, des danseurs et des musiciens, qu'ils soient professionnels ou amateurs, avec des participants dont l’âge varie de 2 à 70 ans. L’entrée est totalement gratuite, et les programmes sont publiés sur le site officiel de la ville de Bourgas.


Mila Popova, qui fait de l’inclusion et de l’accessibilité son cheval de bataille, précise que chaque artiste et spectateur est le bienvenu. Sa motivation ? Les sourires de bonheur et de satisfaction qu'elle voit sur les visages des spectateurs. Une autre dimension de son engagement réside dans sa volonté d'encourager les jeunes talents. Elle invite souvent des enfants talentueux, qui non seulement représentent fièrement leurs écoles, mais aussi leurs enseignants, ces figures essentielles qui contribuent à leur réussite en leur consacrant un temps et un effort considérables.Selon Mila, cet espace d’expression musicale devient aussi un moyen pour les parents de découvrir leurs enfants sous un autre jour, loin du cadre familier de la maison et de la routine quotidienne.

"C'est véritablement un phare pour notre avenir", affirme Mila Popova, fondatrice de l'événement musical annuel "Ethnopalette de printemps", qui se déroule pour la troisième année consécutive dans la cour du Musée ethnographique de Bourgas. Lors de la prochaine édition, des jeunes musiciens de l'école de musique de Bourgas se produiront, notamment des enfants ayant choisi de fonder leur propre groupe,  en dehors de leurs obligations scolaires.

"Lorsqu'un jeune est doté de talent, il doit être encouragé à poursuivre son chemin avec passion et détermination, afin que ses rêves ne soient pas ternis par la réalité du quotidien", explique Mila. Elle insiste sur l'importance de permettre à ces jeunes de s’épanouir, loin de la monotonie de la vie quotidienne, et de leur offrir des perspectives où ils peuvent aspirer à quelque chose de plus grand.


L'idée de cette "Ethnopalette de printemps" émane d'une expérience personnelle, un moment de bonheur partagé : en assistant à un concert où son fils de six ans participait, Mila a ressenti un désir profond de faire découvrir cette émotion à d'autres parents et à la communauté.


Bien que la "Ethnopalette de printemps" débutera officiellement en avril, les préparatifs sont déjà en cours depuis plusieurs mois. Le projet, qui reste entièrement de nature humanitaire, n'a d’autre ambition que de proposer une véritable expérience humaine et artistique, où le public peut non seulement écouter de la musique, mais aussi vivre une expérience collective enrichissante. Car, comme Mila Popova le souligne avec sagesse : "Les occasions de bonheur sont souvent plus proches qu'on ne le pense, il suffit de les saisir et de les partager".


Version française : Svjetlana Satric

Photos : archives personnelles de Mila Popova





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