Le 3 juin est un jour particulier pour les habitants du village Balgari, situé dans le Sud-Ouest de la Bulgarie, au cœur de la montagne Strandja. Chaque année, des centaines de visiteurs se précipitent pour assister à la danse sur la braise, un rite d’origine païenne, qui autrefois était pratiqué dans quelques villages du côté bulgare et du côté grec du massif montagneux. Le rite appelé nestinarstvo, fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Aujourd’hui, du côté bulgare, il est pratiqué dans les villages Kosti, Kondolovo, Gramatikovo, Slovarovo et Balgari. La coutume de la danse sur le feu est le point culminant du rituel Panagyr : festival en l’honneur des saints patrons Constantin et Hélène, qui se tient chaque année, les 3 et 4 juin. Cette coutume païenne a fusionné avec la fête chrétienne et fait partie des légendes sur ces deux saints orthodoxe.
Les danseurs, appelés nestinari sont des initiés aux pouvoirs surnaturels, qui sont possédés par les esprits des Saints Constantin et Hélène. En dansant, ils récitent des prières pour implorer la santé et le pardon. Parfois, les nestinari prédisent l’avenir en exécutant la danse sur le feu. Vessélina Ileva est probablement la danseuse la plus âgée en Bulgarie. Elle nous a raconté que même si ce rite est typique de la montagne de Strandja, aujourd’hui, il y a des initiés dans toute la Bulgarie. Les gens viennent au village de Balgari pour apprendre. Vessélina a commencé à pratiquer à l’âge de 40 ans. Elle était alors choriste dans un groupe folklorique de la région. Un jour de fête, en assistant à la danse, elle a perdu connaissance. Le médecin a constaté qu’elle avait un rythme cardiaque et une tension tout à fait normaux. Pourtant, tout son corps était frigorifié. Alors, une vielle femme, elle-même danseuse du feu lui a révélé qu’en fait elle était possédée. Depuis, Vessélina a commencé son initiation et danse chaque année sur les charbons ardents.
La danse commence au moment du coucher du soleil. Les nestinari sont habillés de chemises blanches, les joueurs de tambour à deux faces marquent le rythme de la danse hissés sur les collines avoisinantes. Tout d’abord, les danseurs exécutent une danse en rond autour du feu, en portant des icônes. Progressivement, ils pénètrent à l’intérieur du feu, dont restent les charbons ardents. Ils sont concentrés et pris par la magie du rite. Le jeune danseur Gueorgui Iliev nous confie ses sentiments :
„Le feu ne peut etre vaincu, soit tu passes, soit tu ne passes pas. Il faut que la determination du danseur soit plus forte que la peur. Il faut surmonter la peur, faire une coupure psychologique, se détacher intérieurement du monde extérieur.“
Gueorgui qui a 32 ans, est fils de danseuse sur le feu, il a grandi avec les secrets de ce rituel qui est une tradition transmise au sein de la famille.
« La danse sur les braises est une tradition qui a pu survivre malgré les persécutions de l’Eglise qui au début considérait ce rituel comme une réminiscence païenne. La tradition a été longtemps interrompue. Mais au fil du temps, la coutume a ressuscité et a repris sa place ».
Gueorgui nous confie que les anciens savent et sentent qui pourrait devenir un initié et transmettre la tradition. Sa grand-mère lui disait : « Il faut que tu le ressentes dans l’âme ».
« Si je ressens cette foi intérieure, je rentre dans le feu. Il faut avoir la foi qui donne le rythme ».
Au village de Balgari, la fête appelée Panagyr commence le matin, lorsqu’on sort de l’église les icones des Saints Constantin et Hélène. La procession, accompagnée de musique à la rythmique très spécifique du tambour, se rend dans une petite vallée du nom de Vlahov Dol, considérée comme un lieu saint par les pratiquants. Ici, les icones sont aspergées d’eau sanctifiée, provenant d’une source naturelle. Le feu est allumé à proximité tôt dans l’après-midi, afin qu’il ne reste plus que les charbons ardents à l’heure du coucher du soleil. A la lumière du crépuscule, la danse commence et dure jusqu’à la tombée de la nuit.
Version française : Miladina Monova
Crédit photos : BULFOTO
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