Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Les écueils de la réforme judiciaire

Photo: Archives

Ces derniers jours, les rues de Sofia sont de nouveau le théâtre de manifestations qui opposent devant l’édifice de l’Assemblée nationale les adeptes et les opposants à la réforme judiciaire en Bulgarie. Certes, ils ne sont pas aussi nombreux qu’il y a deux ans lorsque les Bulgares descendaient dans la rue chaque soir pour protester contre le gouvernement en place et ses dépendances oligarchiques malsaines, mais le fait est que cette fois encore nos compatriotes ont souhaité dire leur mot, et surtout, se faire entendre…

Si vous suivez l’actualité bulgare, vous savez que depuis hier, un « compromis historique » a été obtenu et le premier ministre Boyko Borissov a réussi à concilier les positions des uns et des autres, même si le prix de ce compromis reste très élevé. Ce qui explique l’allusion faite quelques heures avant l’accord par le co-président du Bloc réformateur Radan Kanev à une possible dissolution de l’Assemblée nationale et à la convocation de nouvelles législatives. Dieu merci, il n’en fut rien et la réforme judiciaire aura bien lieu, même s’il ne reste plus que son squelette…

La modification la plus importante, à savoir le vote à main levée au Conseil supérieur de la Magistrature, a été sacrifiée sur l’autel du compromis historique. Le vote secret est maintenu, ce qui mettra toujours en doute l’impartialité des magistrats. Sinon, l’idée de la réforme consiste à restructurer le modèle même du fonctionnement et de la gestion du système judiciaire, de sorte à couper les fils de ses dépendances externes. Et vu les réticences acharnées et violentes qu’elle a déclenchées, on peut en déduire qu’il s’agit d’un succès, un vrai ! Surtout quand on sait que 90% des Bulgares ne croient pas en l’efficacité de la justice de leur pays…

Sinon, il faut savoir que le pouvoir judiciaire en Bulgarie a toujours été orchestré par une élite qui a vu le jour au lendemain des changements démocratiques de 1989. Elite qui baigne dans l'opulence et la complaisance et qui trouve tout à fait confortable le statu quo. En clair, elle refuse que cela change, ce qui est tout à fait compréhensible, car pendant 45 ans, le système judiciaire en Bulgarie a été une notion vidée de sens, complètement fossilisée, et les pouvoirs et compétences étaient transférées /usurpées/ par le parti communiste omnipuissant. Une réalité qui, même 25 ans après le début des changements démocratiques, est lourde à assimiler et surtout à changer. Or, c’est ce que Bruxelles attend de nous - briser les chaînes des servitudes politiques et économiques et opérer la véritable séparation des pouvoirs en Bulgarie.





Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Scission du groupe parlementaire du MDL...

En pleine tourmente, le groupe parlementaire du MDL a exclu 17 de ses députés dont le coprésident Djevdet Tchakarov. La décision a été annoncée à l'Assemblée nationale par la vice-présidente du parlement Rossitsa Kirova. Tous les parlementaires exclus..

Publié le 11/07/24 à 11:36

La Bulgarie exige de Skopje de respecter le traité de voisinage de 2017...

"Nous avons étudié les possibilités de rendre l'OTAN encore plus forte, en misant sur le collectif, tout en renforçant les capacités de défense de chacun des pays membres". C'est ce qu'a déclaré le premier ministre Dimitar Glavtchev, ajoutant que lors du..

Publié le 11/07/24 à 09:47

Ahmed Dogan/Délyan Péevski, la rupture ?

Dans un appel à tous les membres de son parti, le président d'honneur du MDL Ahmed Dogan a demandé la démission du président du groupe parlementaire Délyan Péevski et de 5 autres figures emblématiques du mouvement. Les motifs sont clairs : violation..

Publié le 11/07/24 à 08:47