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Les municipalités bulgares: pauvres, endettées et dépendantes

La Bulgarie compte au total 264 municipalités dont 156 /60%/ croulent sous les dettes. Chaque municipalité a son propre budget avec des dépenses et des recettes mais il est évident que beaucoup d’entre elles dépensent plus qu’elles ne gagnent.
Les recettes des municipalités viennent des subventions nationales, des taxes et impôts locaux, surtout sur les déchets, les immeubles et les véhicules, de différents permis, certificats et loyers de propriété immobilière des municipalités. Dans le contexte des idées de donner une indépendance plus grande aux municipalités, il semble en fait que la centralisation devient de plus en plus grande. Car en réalité, les finances municipales dépendent dans une très grande mesure du pouvoir central et des subventions européennes et beaucoup moins des décisions des conseils municipaux.
Les transferts du budget national représentent 53% des budgets municipaux. Cela prouve que les autorités locales sont fragiles du point de vue financier, qu’elles n’ont pas suffisamment de recettes propres, ne peuvent pas (bien qu’elles le font tout le temps) prétendre à une indépendance plus grande au niveau de la gestion des projets et politiques locales. Toutes les municipalités, à quelques rares exceptions près, dépendent de la bonne volonté du pouvoir central et il est bien naturel que la musique sera celle que préfère celui qui paie pour elle. C’estjustementpourcetteraisonqu’on parle depuis longtemps que chaque parti venu au pouvoir injecte des fonds surtout dans les municipalités contrôlées par des activistes de ce parti-là. Ces rumeurs sont particulièrement insistantes à la veille d’élections, or la Bulgarie en ce moment se trouve justement dans une situation pareille – il y aura cet automne une élection présidentielle, assortie peut-être par un ou deux référendums nationaux et, selon certains, par des législatives anticipées. La situation de toute façon est électorale et les municipalités semblent éprouver de plus en plus grandes difficultés financières. Plus de 36%, soit 69 municipalités, augmentent leurs dettes en l’espace d’un an de 30 millions d’euros.
La Bulgarie a un retard considérable par rapport aux autres pays de l’Union européenne sur un indice très important – la part des budgets municipaux dans les dépenses publiques. En 2015 le taux a été de 14.4%, le plus bas depuis 2008. Dans l’UE ce taux est en moyenne de 23%. Traduit dans la langue normale, cela signifie que les autorités centrales n’accordent pas beaucoup de moyens financiers aux municipalités, or ce sont leurs principales recettes. Il n’est pas possible dans le cas de faibles subsides et de recettes minimales de compter uniquement sur les subventions européennes pour résoudre les innombrables problèmes en matière d’infrastructures dans les municipalités bulgares. Il est vrai que durant la dernière période budgétaire de l’Union européenne pas mal d’investissements européens dans les localités bulgares ont été réalisés et que beaucoup de choses ont été améliorées. Mais il est tout aussi vrai que dans plusieurs régions de Bulgarie centrale et du Nord-ouest la situation est dramatique. D’accord, la population dans les petites villes et villages diminue sensiblement fuyant les mauvaises conditions de vie. Mais le contraire est également vrai – les conditions se dégradent car la population fond comme neige au soleil.
Les problèmes financiers des municipalités bulgares sont tellement graves et ils sont si insolvables que les autorités centrales à Sofia se sont vues contraintes d’adopter des mesures législatives pour les aides aux municipalités en difficultés. Il est prévu dans certaines situations et à condition d’avoir déjà un programme de restructuration d’accorder aux petites villes et villages des crédits sans intérêts de la part du ministère des Finances. Il est presque sûr que très bientôt ces mesures seront appliquées en pratique pour 40 municipalités où la situation est vraiment dramatique.
Au total, les dettes municipales sont évaluées à quelque 600 millions d’euros ce qui fait une diminutionde 33 millions d’euros par rapport à la fin de l’année précédente. Selon l’Association des municipalités bulgares ces dettes ont été accumulées surtout en raison de la nécessité de cofinancer des projets européens en matière d’environnement. Sur la période 2008-2015 le cofinancement des municipalités a atteint les 365 millions d’euros. Cette association annonce également que 75% du total de la dette des municipalités reviennent à 20 municipalités. 45% de la dette sont détenus par la municipalité de Sofia à elle seule.
Les experts estiment que la solution des problèmes financiers des municipalités bulgares ne devrait pas être cherchée au niveau des subventions européennes mais plutôt dans le domaine des investissements locales. Car ce sont ces investissements qui créent de nouveaux emplois. C’est justement dans cette optique que le rôle des collectivités territoriales devient particulièrement important car ce sont elles qui doivent mettre en place et convaincre les investisseurs qu’il vaut la peine d’investir dans leur région. Pour le moment, rares sont ceux qui réussissent dans ces efforts et la plupart des municipalités bulgares restent pauvres, endettées et dépendantes du pouvoir central à Sofia.




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