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Le monastère Saint-Georges – un sanctuaire entre la ville et la montagne

Снимка: Valentina Charlanova
Le monastère Saint-Georges se trouve à environ 24 km au Nord-Est de Sofia, perché au dessus du quartier de Kremikovtsi, sur les flancs Sud du massif du Grand Balkan, dans un magnifique écrin de verdure. Au Moyen Age, ce centre spirituel faisait partie d’un vaste ensemble de sanctuaires, comprenant 14 monastères et baptisé le Mont Athos de Sofia. Conformément à la légende, le monastère aurait été érigé au XIVème siècle par l’un des derniers souverains du Deuxième royaume bulgare – le tsar Ivan Alexandar. Détruit par les envahisseurs ottomans probablement au cours d’une attaque dirigée contre une forteresse située à proximité, le monastère est reconstruit près d’un siècle plus tard – en 1497, par un membre de la noblesse bulgare prénommé Radivoï, originaire de la ville de Sofia. A l’époque, ce fut le deuxième centre spirituel du Mont Athos de Sofia à être restauré, après le monastère de Dragalevtsi, situé plus au Sud. Cette noble initiative reçoit l’appui du métropolite de Sofia Yoan Kalévite, qui procède à la bénédiction officielle de l’église du monastère, construite en 1493 à la place de l’ancien temple et placée sous la protection céleste de Saint Georges de Lydda. A cette époque-là, le monastère devient un centre spirituel de premier plan.

© Photo: wikipedia.org

Le portrait des donateurs

L’église Saint-Georges, construite en briques et en pierres taillées, est également le plus ancien des bâtiments sur place. La lumière ne s’infiltre à l’intérieur qu’à travers trois minuscules fenêtres. Le portrait du généreux donateur, dont la contribution avait rendu possible la construction de cette église, constitue la pièce maîtresse d’une exceptionnelle composition de peintures murales. Une inscription découverte sur le portrait, informe les visiteurs sur le rôle du riche aristocrate Radivoï dans la restauration de l’église et la réalisation des fresques en 1493. D’après ce message lapidaire, il aurait fait don au monastère pour commémorer le décès tragique de ses deux enfants – Todor et Dragana – emportés, selon toute vraisemblance, en 1492 par la peste qui sévit aux alentours de Sofia. Ceci explique la façon dont ces deux personnages sont représentés sur le portrait – ils y sont peints les bras croisés sur le haut du corps, en respectant les règles iconographiques applicables aux personnes défuntes. Une autre hypothèse, étayée par des récits historiques de l’époque, fait valoir que les enfants ont succombé à une terrible maladie, sur le chemin du retour d’un pèlerinage en Terre sainte. En 1987, lors de travaux de restauration menés dans le naos de l’église, les archéologues découvrent les dépouilles de quatre enfants, âgés entre 3 et 9 ans. Deux de ces enfants faisaient probablement partie de la famille de Radivoï. En regardant de plus près le portrait des donateurs, on y aperçoit aussi l’épouse de cet aristocrate, prénommée Théodora, ainsi que le métropolite de Sofia – Yoan Kalévit.

© Photo: Valentina Charlanova

Des fresques de la chapelle Saint-Georges

Depuis plus de quatre siècles, le monastère de Krémikovtsi garde soigneusement les reliques du Saint Néo-Martyr Georges de Sofia – mort en martyr le 10 février 1515 et canonisé par l’Eglise orthodoxe bulgare. Sa dépouille aurait été retrouvée par un berger à l’endroit même, où était dressé le bûcher, sur lequel Georges avait subi les supplices. Ce berger aurait gardé les reliques pendant 30 ans, avant qu’il ne voie Saint Georges en rêve – il est alors prié de confier cette trouvaille aux responsables du monastère de Krémikovtsi. Au XVIIIème siècle, l’os impérissable, plaqué d’or et d’argent, est déposé dans un coffre en bois. Plus tard, les reliques sont entreposées dans un coffret en argent – spécialement fabriqué à cet effet et recouvert d’une fine plaque d’or, sur laquelle un orifice laisse les visiteurs voir l’os qui se trouve en dessous. Les reliques de Saint Georges de Sofia contribuent de manière considérable à asseoir le statut du monastère auprès des habitants des localités avoisinantes. Les archives du monastère révèlent la présence de nombreux fidèles, qui venaient de loin pour prier et demander guérison. Des siècles plus tard, en 1952 – peu après l’arrivée au pouvoir du parti communiste, les nonnes qui avaient été chassées du monastère de Krémikovtsi, décident de déposer les reliques de Saint Georges au monastère de Dragalevtsi, où elles sont gardées aujourd’hui encore.

Le monastère de Krémikovtsi occupe également une place importante dans le développement des activités culturelles de la région de Sofia à l’époque de la Renaissance, avec son rôle de centre de formation et d’échange de manuscrits. La pièce la plus intéressante parmi les collections du monastère, c'est le célèbre Evangile quadriforme de Krémikovtsi – un précieux manuscrit datant de 1497, situé dans la continuité de la tradition littéraire instaurée par le Patriarche Euthyme de Tarnovo. L’Evangile – qui fait désormais partie des collections du Musée d’histoire et d’archéologie de l’Eglise à Sofia, comprend 307 feuilles, soigneusement remplies de lettres écrites avec une grande police et enluminée de jolies images et des lettrines. Longtemps utilisé dans les cérémonies religieuses au monastère, au XVIème siècle ce précieux livre reçoit une reliure en argent plaquée or. Par le passé, dans la bibliothèque du monastère, on pouvait voir aussi un évangile de 1579, orné de magnifiques gravures jaunes et rouges, ayant appartenu au prêtre Yoan Kratovski. Autre chef d’œuvre qui était gardé sur place – un chandelier en pierre, taillé en forme de colonne. Il avait été sculpté par un certain Voutcho – issu probablement de la famille de l’aristocrate, qui était le principal donateur du monastère. Le chandelier comportait une inscription, précisant la date de sa fabrication et le nom de son commanditaire.

A l’image de tous les autres monastères et églises en Bulgarie, le monastère de Krémikovtsi ne reste pas à l’écart du mouvement de libération au XIXème siècle. Une plaque commémorative, posée à côté de la porte d’entrée, rappelle le séjour ici de Dimitar Stéphanov – le Kazakh, membre de la troupe emmenée par Hristo Botev, qui trouve refuge dans ce monastère après la défaite des insurgés faisant partie de ce groupe armée, en juin 1876. Informés sur la présence de Dimitar Stéphanov dans le monastère, les autorités ottomanes sollicitent aussitôt qu’il leur soit remis. Avxentii – l’higoumène du monastère, décide alors d’aider Dimitar Stéphanov qui essaie de se cacher dans la forêt qui entoure l’endroit. Quelques jours plus tard, il est découvert et tué par un détachement de l’armée ottomane. Cet événement est immortalisé par un monument, érigé à cet endroit en 1912 et classé par la suite au patrimoine national.

Après la Libération, le monastère de Krémikovtsi abrite une importante communauté de religieux. En 1879, il est transformé en couvent par un groupe de nonnes, fuyant le village de Maléshevsko dans la région de Macédoine, pour s’installer au Nord de Sofia. En 1901, on lance la construction de l’église du suaire de la Vierge Marie. Inaugurée en 1907, elle possède de magnifiques sculptures sur bois ainsi qu’une remarquable icône de la Mère de Dieu. Jusqu’en 1947, le monastère compte 32 religieuses, qui gèrent une exploitation agricole. En 1952-1953, un régiment de la Garde nationale prend possession, manu militari, des bâtiments, dont certains sont transformés en casernes, alors que d’autres sont rasés. Les militaires construisent une casemate, la coupole de la nouvelle église est criblée de balles, les fenêtres sont éventrées… La plupart des fresques sont recouvertes de peinture. Les nonnes sont sommées de partir – certaines d’entre elles se réfugient alors au monastère de Dragalevtsi. L’armée utilise ces locaux pendant 18 ans, avant de les transformer en résidence pour les ouvriers du bâtiment et les apprentis des lycées professionnels.

En 1970, une partie des religieuses reviennent pour redonner à cet endroit ses fonctions d’origine. Le monastère de Krémikovtsi reçoit aujourd’hui encore, beaucoup de dons de la part de particuliers et d’entreprises. Les travaux de restauration des peintures murales de la vieille église – lancés en 1980, continuent jusqu’en 2003. Le 18 janvier 2010, la chapelle dédiée à Saint Antoine le Grand, est inaugurée à l’occasion de la fête de Saint Antoine. Aujourd’hui, la petite église du monastère n’accueille plus de cérémonies religieuses, même si son aménagement se poursuit avec l’installation d’une nouvelle porte d’entrée en verre. Le monastère attire les fidèles, qui sont très nombreux à se rendre sur place pour la Saint-Georges (6 mai) et pour la fête de la Dormition de la Vierge Marie (15 août). L’ancienne église est inscrite au patrimoine culturel national en 1969. Aujourd’hui, le monastère de Krémikovtsi accueille les visiteurs tous les jours et son emplacement au pied du Grand Balkan avec sa vue imprenable sur la capitale, en fait un lieu préféré par les Sofiotes pour leurs escapades touristiques.

Version française : Tsvetan Nikolov
nikolov.ts@bnr.bg



По публикацията работиха: Valentina Charlanova, ABS
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