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La pharmacopée de nos anciens est ressuscitée… à l’heure de la Saint Jean…

Снимка: BGNES
Parmi les trois pays à la tête du classement des plus gros producteurs et exportateurs de plantes médicinales en Europe, la Bulgarie est certes le leader en matière de diversité. Notre pays exporte plusieurs centaines de variétés. Pour ce qui est des herbes curatives sauvages, nous nous disputons le rôle de leader avec l’Albanie alors que la Pologne est notre principal concurrent pour ce qui est des plantes aromatiques cultivées, a annoncé devant Radio Bulgarie la présidente de l’Association bulgare des herboristes et des champignonnistes, Madame Marléna Stoyanovska.

La crise économique ne freine pas la hausse des exportations qui tournent autour de 15 mille tonnes sur une base annuelle. Et si l’on prend aussi en considération les épices et aromates d’origine végétale, le volume des exportations frise les 20 mille tonnes. Dans le même temps notre production envahit de nouveaux territoires en dehors des marchés traditionnels d’Europe. C’est le cas de l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Nous nous sommes récemment frayés un chemin vers le marché égyptien, un marché de très fortes traditions dans ce secteur de l’économie. Les « vedettes » bulgares sont le tilleul, l’ortie, le thym, la menthe, la mélisse et la coriandre. Depuis quelques années la Bulgarie a détrôné la France de son leadership dans la production de lavande, cette plante tellement emblématique pour la Provence. Notre pays continue de cultiver le rosier de Damas et y porte une attention toute particulière car seul notre voisin la Turquie est capable de nous disputer la première place. Au fil des années les quantités cueillies de plantes médicinales sauvage ont presque atteint le volume des herbes cultivées et des techniques de reproduction biologiques et biodynamiques des plantes sont de plus en plus appliquées.

© Photo: BGNES


Nous faisons un tour d’horizon de ces données statistiques en ce 24 juin, la fête de la Saint Jean qui est depuis la nuit des temps célébrée par les Bulgares comme la fête des plantes odorantes et médicinales. Selon les croyances populaires les plantes médicinales possèdent les propriétés curatives les plus fortes dans les jours avoisinant le solstice d’été. Aujourd’hui encore dans beaucoup de régions du pays, avant l’apparition du Soleil à l’horizon, les gens se pressent dans les champs pour cueillir des plantes aux pouvoirs miraculeux, aspergées de rosée. Ce jour-là les jeunes filles non mariées préparent des couronnes d’herbes qu’elles mettent sur leurs têtes. Par tradition le complexe architectural et ethnographique Étara, situé dans la montagne Stara planina, accueille les festivités. Cette année a été organisé un concours de la plus belle couronne de plantes aromatiques. Un autre événement assez curieux du programme est le rite qui consiste à « ressusciter » de vieux remèdes. Le rôle du chaman y est interprété par le grand herboriste bulgare Émile Elmazov, président de l’Union des herboristes de Bulgarie.

© Photo: archives


« C’est le remède qui a été utilisé pour guérir les plus graves infections en Europe du Moyen Âge, explique Emile Elmazov. L’histoire remonte au XIVe siècle quand le Vieux contient avait été envahi par la peste bubonique qu’on appelait la « peste noire ». Petit à petit la maladie conduisait à l’extinction de villes entières. Cela a fait venir des pilleurs qui maraudaient dans les maisons abandonnées. Quatre personnes d’entre eux ont été arrêtées et lors du procès le juge était curieux de savoir s’ils ne craignaient pas la peste noire en se rendant dans des endroits ravagés par la peste. « Nous avons un remède miracle contre la maladie », ont-ils répondu et monnayé leur vie en échange de la recette de cette potion magique. Nous allons dévoiler devant nos invités les secrets de fabrication de ce baume guérisseur. Voilà les ingrédients : une poignée de lavande, de romarin, de sauge, d’absinthe et d’herbe de grâce frais. Les plantes sont mélangées dans une jarre et trempées dans du vinaigre de vin fort. La jarre doit être bien fermée. On la met au soleil pendant deux semaines, puis le sirop est filtré et mis en bouteilles avec une gousse d’ail dans chaque bouteille. Une fois le dépôt au fond des bouteilles formé, le liquide est transvasé dans d’autres bouteilles et peut être conservé dans cet état pendant des siècles. Les scientifiques ont découverts des bouteilles vieilles de plusieurs siècles dans des grottes. »

Les fêtes de la Saint Jean d’été sont devenues la scène d’une autre démonstration d’histoire séculaire : la préparation de la panacée d’Avicenne. Selon l’herboriste, Emile Elmazov, ce remède contre tous les maux s’apparenterait à la médecine des Bogomiles dont le mouvement est né au Xe siècle en Bulgarie. Les Bogomiles seraient les fondateurs d’une hérésie médiévale hétérodoxe qui érigeait en culte les propriétés curatives de la nature. Certains scientifiques évoquent souvent l’idée que les bogomiles seraient à l’origine du mouvement cathare en France, la proximité doctrinale entre les deux mouvements étant en effet frappante.

« Nous avons des preuves comme quoi cette panacée aurait existé chez les Bogomiles qui plus tard sont chassés de la Bulgarie. Nous savons qu’Avicenne a voyagé dans beaucoup de pays et à cette époque il a visité les Balkans. D’autre part les liens entre la médecine orientale et la médecine traditionnelle des Balkans sont incontestables, affirme Emile Elmazov. Voici sa théorie de la panacée d’Avicenne : des feuilles fraîches d’herbe de grâce et de saule sont réduites en poudre dans un mortier en verre avec un pilon en bois. Le tout est trempé dans du vin. Ce remède redonne de la force, ses effets sont multiples – sur la condition physique humaine comme sur ses capacités mentales. »

© Photo: BGNES

On fête la Saint Jean d'été à Véliko Tarnovo

Par tradition, les festivités de la Saint Jean sont liées au nom de la capitale médiévale de la Bulgarie, Véliko Tarnovo. Les festivités se tiennent dans l’ambiance pittoresque et romantique du vieux marché de la ville. Lors des festivités, les habitants de la ville et ses visiteurs pourront goûter à une nouvelle boisson à base de myrtilles et de miel qui porte le nom évoquateur « La force de l’ours ». Tout cela, le jour de la Saint Jean, la fête par excellence des plantes, de la joie de vivre, de la santé, une résurrection de l’histoire, des traditions anciennes et bien plus encore...

Version française : Krassimir Koprivenski

По публикацията работи: Maria Dimitrova-Pichot
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