La Bulgarie est parmi les pays qui ont rejoint la campagne internationale “16 jours d’activisme contre la violence sexiste”. Elle se déroule sous l’égide de l’ONU du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme. L’événement est organisé aussi en soutien à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Dans le cadre de la campagne Sofia a accueilli une Conférence internationale sur le thème “Les institutions, les médias et le public ensemble contre la violence à l’égard des femmes”. Elle a été organisée par l’Association des avocates, en commun avec le Conseil du Barreau de Sofia, sous le patronage du Défenseur des droits de la République Maya Manolova. Quelles étaient les principaux objectifs de ce grand forum? Nous écoutons Maître Elka Porominska, la présidente de l’Association des avocates en Bulgarie:

“Le principal objectif du forum est formulé dans une déclaration approuvée par les participants, les institutions, les médias, y compris la Radio nationale bulgare - c’est de signer et ratifier la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Cette Convention a été élaborée en 2011 et adoptée en 2012. En 2014, elle a été signée par dix pays et entrée en vigueur. Le document donne le cadre juridique de la protection contre tous les types de violence. Dans ce contexte, nous avons discuté à la conférence la question de la protection contre la violence à l’égard des femmes.”

D’après Maître Porominska, le moment est absolument crucial pour signer la déclaration et rejoindre la Convention, car, comme l’a dit un des participants, prochainement il faudra courir derrière le train si l’on n’y monte pas maintenant. Parce que les exigences concernant la signature, la ratification et la mise en œuvre de la Convention seront beaucoup plus élevées. Actuellement, en Bulgarie, il y a une loi principale relative à la protection contre la violence domestique qui soit en vigueur. Une autre attend qu’elle soit adoptée par l’Assemblée nationale. Elle est relative à l’égalité des chances, mais prend du retard. Il manque de coordination entre les institutions, les médias et le public. La présence de deux vice-présidentes de la Fédération internationale des femmes juristes - Naomi Landau d’Israël et Aychen Yonen de Turquie, qui soutiennent complètement la cause, est la preuve de l’importance de la conférence de Sofia.

La Turquie est le premier pays qui a signé la Convention d’Istanbul. Parmi les invités était également l’ambassadeur turc à Sofia Suleyman Gokce qui a lui-même participé à son élaboration et signature. Des avocates de Milan, Italie, ont aussi partagé leur expérience. L’égalité des genres est la clé pour faire face aux différentes formes de violence et l’endiguer. A l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois est victime de violence, et en Bulgarie - une femme sur quatre...

Qu’est-ce qui motive Elka Porominska à s’engager avec cette cause?

“Dans les autres pays européens la violence est un problème dont on parle et sur lequel on travaille. En tant qu’avocate et juriste avec une expérience de plus de 30 ans, je pense que c’est une cause qui mérite d’être soutenue. Il ne faut pas que la société tourne le dos à des destins brisés et des gens blessés. Je considère que sur le plan humain, ceci est une bonne cause qui vaut la peine d’être défendue”, dit en conclusion Mme Porominska.

Version française : Sia Karaguiozova