Au cours du caniculaire été 2013 nous avions fait une randonnée à travers la belle montagne de Zavala. Oui, la montagne de Zavala qui se trouve dans la partie occidentale de la Bulgarie où il y a plein de petits massifs que nous avons ignorés en classe de géographie à l’école. En plus de la montagne de Zavala, on trouve ici les massifs de Viskiar, Lubach, Tchepun, Rouy, etc. En suivant une route sinueuse et abandonnée depuis longtemps nous sommes arrivés au monastère de Bilina "Saint Michel Archange", situé à 16 km de la ville de Breznik. L’église a été construite aux 13-14e siècles. Le monastère est un monument de la culture d’importance nationale en raison de ses peintures murales. Elles sont cependant détruites et l’église est en ruines. Au milieu de l’abondante végétation cachant notre indifférence s’élèvent des pans du rez-de-chaussée des bâtiments et la muraille. Il s’agit malheureusement du énième site dont nous avons hérité du passé et que nous avons placidement abandonné.
Plamen Stefanov, lance il y a trois ans une page sur Facebook appelée "Abandonné en Bulgarie". L’objectif est d’attirer l’attention du public sur les sites abandonnés en Bulgarie et de rassembler les gens autour de la noble idée de leur restauration. Il fait cette page tout seul avec son amie sans demander de l’argent et profite à cette fin de son temps libre en y investissant sa passion pour les voyages et la photographie. En plus de ses propres photos, il publie des textes envoyés par des gens du pays tout entier. Le nombre des fans de cette page dépasse déjà le chiffre de 13 000. „Chaque jour je consacre 15 minutes de mon temps pour montrer aux gens quelque chose d’intéressant qu’ils ne connaissent pas mais qui appartient à l’histoire de la Bulgarie”, confie Plamen. Quels sont les paysages oubliés les plus saisissants qu’il a vus au cours de ses voyages en Bulgarie? Voici ses propos:
„Tout peut être saisissant: de l’Ecole de la marine par laquelle sont passés des milliers de jeunes marins jusqu’à un petit jardin d’enfants privé blotti quelque part dans la forêt, des grands sites industriels qui témoignent que quelqu’un a empoché de l’argent pour les rénover et puis soudain tout a été abandonné. Les gens sont le plus impressionnés par les sites militaires dont l’entretien à l’époque a coûté extrêmement cher et qui maintenant pour de nombreuses raisons sont abandonnés. Les contribuables continuent à payer des impôts pour qu’ils soient soit disant protégés et conservés. Mais en visitant un site de ce genre on se rend compte que tout a été pillé et détruit. Or, chaque base aérienne militaire d’une superficie de plusieurs hectares pourrait très bien servir aux civils et être utile à la société même si ce site est transformé en piste automobile. Au lieu de cela ils sont en ruines. Or, de nombreux sites de ce genre ont une bonne location et on voit qu’un jour ils sont achetés à des prix dérisoires et deviennent propriété privée. Ce qui fait que ceux qui les ont construits avec leurs impôts ne peuvent plus les utiliser”.
On s’émerveille souvent à la vue des coquettes petites ruelles avec de vieux bâtiments en Europe Occidentale mais on n’aperçoit pas les beautés qui nous entourent et que nous négligeons. „Il est très facile de rester les bras croisés en attendant que quelqu’un vienne pour faire ce qu’il faut faire au lieu de nous organiser nous-mêmes et prendre les choses en nos mains”, répond notre interlocuteur en précisant tout de suite qu’on observe maintenant une tendance positive:
„Grace à ma page sur Facebook j’ai fait la connaissance de beaucoup de jeunes en Bulgarie dont l’exemple mérite d’être suivi. Je donne tout le temps en exemple un garçon appelé Christian qui à l’aide de Facebook a lancé une initiative pour conserver le mini chemin de fer dans le massif des Rhodopes. Il a organisé des jeunes à se munir de peintures et de pinceaux pour rénover les gares du train. Ils ne sont pas en mesure de donner une seconde vie à ces gares car c’est la responsabilité de l’Etat mais ils essaient de leur donner une apparence de manière à ce qu’on ne doive pas expliquer aux étrangers venus ici que la Bulgarie ne sort pas d’une guerre. Que cela est dû à la guerre civile, à l’indifférence des gens, que chaque site pourrait un jour grâce aux efforts conjoints des collectivités redevenir propriété des citoyens et être utilisé pour quelque chose de nouveau. Malheureusement, de nos jours les gens préfèrent construire de ridicules nouveaux bâtiments qui n’ont rien à voir avec la qualité d’il y a 50 ou 100 ans. C’est une pratique déplorable et une mauvaise politique, - est persuadé Plamen.
Il espère grâce à sa page Facebook ouvrir les yeux des gens sur ce que nos prédécesseurs ont construit et sur notre attitude à l’égard de cet héritage. „L’objectif est qu’ils voient tout ça et qu’ils commencent à se poser des questions sur la manière de changer l’état des choses”, explique le jeune homme qui a réalisé le projet „Abandonné en Bulgarie ”.
Version française: Vladimir Sabev
Crédit photos : Miglena Ivanova et « Abandonné en Bulgarie »Des Bulgares de 18 pays, 34 écoles à l'étranger et 8 conférenciers bulgares d'universités étrangères sont les participants à la première année du Programme national "Les histoires inconnues des Bulgares" qui recherche des faits peu connus sur de grands..
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