Depuis hier, la Bulgarie s’est dotée d’un nouveau gouvernement, et pour la troisième fois c’est Boyko Borissov, le leader de GERB, qui en est le premier ministre. Et si la dernière fois Borissov devait composer avec le Bloc réformateur, incarnant la droite, cette fois-ci c’est la coalition nationaliste des « Patriotes unis » qui entre au gouvernement avec des ministres et des responsabilités concrètes, et pas seulement en tant que soutien occasionnel et imprévisible. 

Quoi qu’il en soit, la composition du nouveau gouvernement Borissov n’est pas vraiment une surprise. On y retrouve des visages bien connus dont une partie se retrouve à la tête du même ministère qu’ils ont quitté il y a 6 mois. La continuité consacrée, diront certains et ils n’auront pas tort… Pour ce qui est de la présence des « Patriotes », deux de leurs leaders sont investis vice-premiers ministres, à savoir Valéry Siméonov, d’une part et Krassimir Karakatchanov, de l’autre, qui devient aussi ministre de la Défense. Les deux autres ministres désignés par les « Patriotes unis », Néno Dimov, nouveau ministre de l’Environnement, et Emile Karanikolov, ministre de l’Economie, sont considérés comme proches de GERB.

Autre particularité du nouveau gouvernement de la Bulgarie, il s’agit de la parité des partenaires coalisés, engagés par leur Accord de gouvernement. Ainsi si le ministre de tutelle est issu de GERB, son premier adjoint sera un « Patriote », et vice versa. Une façon de bétonner l’équilibre des forces et d’assurer la stabilité de la coalition qui s’apprête à gouverner la Bulgarie pendant les 4 prochaines années.

Lors de la présentation de son équipe à l’Assemblée nationale, le premier ministre Boyko Borissov a confirmé sa politique d’intégration euro-atlantique, qualifiant le Conseil monétaire de solution sans alternative pour gérer au mieux les finances de l’Etat, et a promis de poursuivre la réforme judiciaire et de mieux combattre la corruption.

Comme on pouvait s’y attendre, le PS et le MDL ont voté contre le nouveau gouvernement, entérinant leur futur rôle d’opposition et d’alternative à l’offre Borissov. Ils sont même allés jusqu’à dire qu’en choisissant les nationalistes pour partenaire, Boyko Borissov mettait une croix sur les réformes et la stabilité du pays. Qui vivra verra…

Le nouveau gouvernement a reçu pour l’instant le soutien du petit parti VOLIA de Vesselin Maréchki. Pour l’instant, car ses actions seront suivies à la loupe, et critiquées à la moindre embardée…

Pour résumer, nous pouvons dire que le nouveau gouvernement de la Bulgarie arrive au pouvoir avec le soutien du parti GERB, de la coalition des « Patriotes unis » et de VOLIA, alors que les socialistes et le MDL des Turcs ethniques ont, sans surprise, voté contre. La statistique montre que ce sera le 9e gouvernement de coalition depuis les changements démocratiques en Bulgarie en 1989 et le 3e pour Boyko Borissov en sa qualité de premier ministre. La nouvelle majorité dispose de 122 voix sûres /sur un total de 240 députés/ ce qui lui garantit une certaine stabilité, sans exclure le phénomène de la majorité fluctuante à laquelle la Bulgarie a pris goût ces dernières années…

Version française: Sonia Vasséva