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La Bulgarie soutient la Macédoine sous certaines conditions

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Après des mois de confrontations, la Macédoine semble sortir de la crise politique. La Bulgarie fait part de ses meilleures intentions à l'égard du pays voisin.
Photo: EPA/BGNES

La crise politique en Macédoine semble être surmontée, depuis que mercredi dernier le Président Gjorge Ivanov s’est enfin résolu à remettre le mandat pour former un gouvernement au leader du Parti social-démocrate Zoran Zaev. Le Premier ministre bulgare Boyko Borissov a salué cette décision du Président macédonien en déclarant que dans ce pays « vit un peuple proche de nous » et que la Bulgarie a intérêt à ce que la Macédoine devienne membre de l’UE. Il a ajouté que « seule la stabilité politique peut calmer les velléités partisanes et seulement ensuite on peut commencer à travailler sur l’agenda d’adhésion ». Borissov s’est aussi posé une nouvelle fois en donneur de leçon, en demandant à la Macédoine « de faire ses devoirs comme la Bulgarie les a faits il y a dix ans ».

Il faut dire que la Macédoine reçoit un soutien sous certaines conditions aussi de la Grèce, laquelle n’accepte toujours pas le nom de Macédoine et a mis son veto sur l’adhésion du pays sous cette dénomination. La semaine dernière la Bulgarie a soutenu la demande macédonienne à travers la déclaration du président du parlement Dimitar Glavtchev qui a dit que la Bulgarie « soutient fermement la Macédoine pour être reconnue sous son nom  constitutionnel ». Il a également rappelé que la Bulgarie a été le premier pays qui a reconnu la Macédoine en 1992, lors de sa déclaration d’indépendance après la désintégration de la Yougoslavie. Désormais, la normalisation semble en cours, mais il a fallu des mois de pressions sur le Président macédonien et des dizaines de visites officielles de responsables européens et américains pour qu’il accepte de remplir son devoir et de remettre le mandat à la seconde force politique, après que la première – son parti VMRO-DPMNE n’a pas pu former une majorité.

Cependant, il reste à voir comment seront gérés les gros dossiers politiques qui divisent ce pays multiethnique, qui est également divisé à l’intérieur de chaque bloc ethnique entre supporters de différents partis.Traditionnellement, le plus grand parti macédonien dirige avec un parti albanais et depuis les accords d’Okhrid en 2001 qui ont mis fin à l’insurrection albanaise beaucoup de progrès ont été faits, notamment dans la reconnaissance des droits linguistiques de la plus grande minorité qui constitue près d’un tiers de la population. Actuellement, l’albanais est la deuxième langue officielle dans toutes les communes où plus de 20% de la population se déclare de cette minorité. L’albanais est également d’usage officiel à l’Assemblée nationale. Or, certains représentants de partis albanais demandent encore plus – que la langue albanaise deviennent la seconde langue officielle au niveau de l’Etat dans l’ensemble du pays, ce qui est inacceptable pour la population macédonienne majoritaire.

Si la Bulgarie soutient la Macédoine pour son adhésion à l’UE elle pose aussi de nombreuses conditions qui ne sont pas du goût du pays voisin. Une longue liste de héros nationaux et évènements historiques sont revendiqués comme patrimoine national par les deux pays. La Bulgarie veut aussi que la Macédoine accepte ses conditions et signe un Traité de bon voisinage dans lequel elle doit revoir certaines de ses interprétations de l’histoire nationale. Il faut reconnaître aussi que la Macédoine n’accepte pas les revendications bulgares sur son identité ethnique, culturelle et linguistique qui lui sont régulièrement adressées. Si, avec l’arrivée au pouvoir en Bulgarie d’une coalition de partis nationalistes dont un certain VMRO-version bulgare les piques à l’égard de la Macédoine se multiplient, cela ne va pas beaucoup avancer les relations de bon voisinage.

Version française: Miladina Monova



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