Le déficit d'effectifs dans l’armée ne cesse de croître et lе règlement du problème ne semble pas imminent. Au cours des quelques dernières années, le ministère de la Défense organise régulièrement des campagnes de recrutement de nouveaux soldats, auxquelles ne se présentent malheureusement pas suffisamment de candidats. Etant il y a peu au nombre de 5 à 6 candidats pour une seule place, les désireux de rejoindre l’armée sont ramenés à moins d’une personne pour une place. C’est ce que montrent des données fournies par l’édition électronique Médiapool en vertu de la Loi d’accès à l’information publique. A l’heure actuelle plus de 5700 fonctions demeurent vacantes. Le plus grave semble le problème dont souffrent les Armées de terre où 25% des postes sont vacants. Pour l’armée de l’air ce chiffre est évalué à 12%, le déficit dans la Marine s’élevant à 14%.

Le fait que dans le courant de 2018 le nombre des nouvelles recrues dans l’armée soit supérieur à celui des départs laisse espérer. Des financements sont prévus pour cette année visant à ce que soient attirés supplémentairement dans l’armée bulgare 800 nouveaux militaires. Le problème réside toutefois dans le nombre des personnes désireuses d’y travailler. En décembre 2018 par exemple un concours avait été organisé dans l’armée de terre pour lequel se sont présentés environ 130 personnes pour 253 emplois. Uniquement 105 nouveaux soldats y ont été recrutés au final car seuls remplissant les conditions requises. De nombreux candidats à rejoindre l’armée n’y sont pas admis pour des raisons de santé. N’est non plus négligeable le fait que soient souvent désapprouvés des candidats qui échouent leur test de culture générale. Souvent les militaires se plaignent eux-mêmes du grand déficit de cadres ce qui rend difficile le respect de leurs engagements qui par ailleurs ne cessent d’accroître car s’y ajoutent la protection des frontières, l’attribution d’aide en temps de paix, entre autres.

La rémunération très basse demeure toutefois l’une des principales raisons pour le faible intérêt que les jeunes manifestent à l’égard de la profession du militaire. Bien que cette année une augmentation de 10 à 15% de leurs salaires soit prévue, ceux-ci demeurent inférieures à ceux dans la police, d’autant plus qu’en général le militaire bulgare est le moins bien payé au sein des pays de l’OTAN.Parmi les autres problèmes auxquels se heurtent les candidats à des postes militaires demeurent les critères assez flous de promotion dans la hiérarchie, l’absence de prévisibilité et le faible respect manifesté à l’égard du métier en question.

Dans ce contexte, le ministre de la Défense Krassimir Karakatchanov envisage de réaliser son idée d’introduction du service militaire bénévole, souligne Mediapool. Initialement son parti VMRO envisageait le rétablissement du service militaire obligatoire mais après que son partenaire de coalition GERB n’ait pas approuvé cette idée, le ministre susmentionné s’est contenté de ne prôner que le service militaire bénévole. La loi devant le réglementer n’est toutefois pas encore présentée publiquement et on n’est pas encore informé des propositions concrètes ce concernant. A ce jour, il est juste sûr qu’est programmée l’introduction d’un service militaire bénévole d’une durée de 6 à 9 mois en fonction de la spécialité. Les soldats ayant effectué ce service feront partie des réserves, une partie d’eux pouvant aussi intégrer le service réel. Des préférences sont aussi prévues au moment du recrutement de ces derniers à des postes du secteur de la sécurité. 

Selon des observateurs du secteur militaire, l’idée du ministre de la Défense ne serait pas vraiment pertinente et aurait des côtés faibles. Sa mise en place demanderait notamment de sérieux financements qui seraient investis dans des personnes n’ayant pas l’intention de poursuivre leur service dans l’armée. Ces ressources financières pourraient plutôt être orientées vers une importante augmentation des rémunérations des soldats professionnels, ce qui qui constitue la plus importante raison pour l’absence d’intérêt pour cette profession, conclut l’agence Mediapool.

Version française : Nina Kounova